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Citation de elisecorbani


La philosophie est venue chez moi de tout ce dont j'ai parlé plus haut : du décalage des mots, de la sensation des pensées me fuyant, du grand possible fou, de l'évidence terrifiante que c'est vrai. Je vis. Le monde est. C'est bien cela la vie, la seule.
Elle est venue des questions qui étaient des senti- ments, des expériences.
De mon père qui mavait longtemps promis de m'apprendre le nombre le plus long, avant de m'avouer un jour la terrifiante vérité. J'avais quatre ans. Les nombres continuaient et continuaient, je me perdais dans leur torrent, dans I'infini. Je me souviens très bien aussi, lorsque javais trois ans, qu'un soir, en pensée, j'ai suivi mon âme vers le chemin du ciel, et que quelque chose d'épouvantable s'est interposé entre mon but et moi. Cette même chose, jai de nouveau trébuché dessus à quatre ans, en essayant de remonter le temps jusquà la créa- tion du monde : je m'étais aventuré loin, toujours plus loin, dans le noir. J'ai buté sur l'infini du temps, et parfois je bute encore sur cet infini-là, car il y a peu de choses plus incompréhensibles et plus terri- fiantes que l'idée d'une éternité qui nous précède.
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