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Citation de CeluiQuiBaille


Ryu partit d'un grand éclat de rire. Mina l'observa avec attention alors qu'il parlait. Ses bras étaient recouverts de poils drus et noirs, et ses yeux enfoncés et larmoyants ne cessaient de remuer dans leurs orbites. Elle hésita, ressassant pour la millième fois son code de conduite personnel : ne pas s'mpliquer, ne pas chercher à savoir. Mais la tentation l'emporta. Elle retira son gant et tendit un doigt pour effleurer la main de l'homme. La vision fut immédiate. Sous ses yeux défila une armée de petits rongeurs qui jouaient et se chamaillaient sous le soleil. L'allégresse et la simplicité de leur joie s'imprimèrent en elle alors qu'ils enchaînaient les cabrioles dans un concert de rires. L'image changea. Les rongeurs étaient plus vieux à présent. La mélancolie et la résignation se lisaient dans leurs regards bruns. Ils observaient de loin la forêt où ils avaient grandi se faire raser par des bulldozers. Mina sentit son cœur se tordre douloureusement, comme si on lui retirait quelque chose d'essentiel, comme si sa joie, ses rires ne seraient plus jamais vraiment les mêmes. Les uns après les autres, ils abandonnèrent leurs fourrures soyeuses pour la peau nue et fragile des hommes et s'éparpillèrent dans la ville grandissante.
- Eh, qu'est-ce que tu fous ? demanda le yokaï en se dégageant. (...)
- Vous êtes un tanuki, souflla-t-elle.
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