« Qu’est-ce que ? » « Pourquoi ? » Tels sont sans doute les deux modes d’interrogation fondamentaux pour quiconque cherche à comprendre le monde. Qu’est-ce que le Vrai, le Beau, le Bien, le vivant, l’homme, la science, l’art, la philosophie, etc. ? Pourquoi le ciel étoilé, pourquoi le mouvement, pourquoi vivre en société, pourquoi toujours du mal, pourquoi agir ainsi, pourquoi y a-t-il de l’histoire, pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien, etc. ? Ces questions ne sont pas éternelles, elles ont toutefois défini pendant longtemps le champ de la philosophie. Il pouvait arriver que l’on se demandât « où ? », « quand ? » ou « comment ? », mais les questions « qu’est-ce que ? » et « pourquoi ? » finissaient toujours par reprendre le dessus lorsque l’interrogation visait une fin théorique et nullement pratique. Le vieux rêve de compréhension totale du monde, c’était celui d’un savoir qui ne laisserait aucun qu’est-ce que ni aucun pourquoi sans réponse.