Et c'est sans parler de mes pompes ! Car elle sont usée mes pompes, pas à dire. Mais peu m'importe, je les aimes. Elle tiennent dans leur vétusté l'histoire de mes cinq dernières années, quelques-uns de mes sales moments, pas mal de chouettes aussi, arcs-en-ciel volés à la monotonie, au train-train aliénant. Pourries elle le sont, ces sympathiques rangers, que l'armée dans son extrême bonté a eu la négligence de me laisser piquer. Témoins privilégié de mon existence militaire, de chauds souvenirs parfois réconfortants. Et elles me traînent inlassablement depuis, malgré quelques signes d'usure bien compréhensibles. Elle me restent fidèles.