Franck Tirlot

Les vertus de la frustration
La frustration est stimulante. Elle incite l'enfant à se dépasser pour atteindre l'autonomie. Il est obligé de développer son intelligence et son imagination pour atteindre ses objectifs. Peu à peu, il dissocie dans la masse confuse de ses désirs ceux qu'il peut réaliser. Tout n'est pas exaucé, mais ce qui l'est devient d'autant plus agréable. L'enfant grandit autant par ce qui qui est autorisé que par ce qui lui est inaccessible. Il construit sa personnalité et trouve sa place dans la famille et dans la société. Si, petit, il n'a ni règles ni interdits auxquels se référer, en grandissant, il sera désarmé face au monde réel.

Qu'il s'agisse d'un avertissement, d'un interdit ou d'une menace, faites ce que vous dites. Pour cela, les punitions ou les ultimatums doivent être réalistes. Quand votre enfant se roule par terre dans la rue, vous n'allez pas le laisser et partir pour ne plus jamais le revoir. Il est donc inutile de proférer une telle menace. Dans un premier temps, c'est traumatisant pour lui. Ensuite, cela entame sa confiance en vous. Cependant, tout ce qui est réalisable ("Tu es privé de dessin animé" ; "Si tu continues à crier, tu sors de table"...), vous devez l'exécuter sans attendre.

Être le copain de ses enfants est faussement rassurant pour eux et pour vous. Des amis, ils en on déjà. Par contre, comme parents, ils n'ont que vous. Vous êtes les seules personnes qui consacreront autant de temps et d'énergie à leur donner toutes les clés pour bien démarrer dans la vie. C'est votre rôle d'éducateur, de parent. Et pour mener à bien cette tâche, vous ne pouvez pas être un copain, vous devez incarner l'autorité. Car on n'obéit pas à un copain.

Ne multipliez pas les règles. Pour qu'elles soient efficaces et comprises, elles doivent être limitées en nombre. Réfléchissez à ce qui est vraiment important pour la sécurité de l'enfant et pour la tranquillité de la vie familiale. Ne perdez pas de vue votre but. Par exemple, vous voulez qu'il dorme dans sa chambre. Ne vous énervez pas parce qu'il dort sur la moquette après 2 ou 3 jours, il rejoindra tout seul son lit douillet.

Il n'y a pas d'éducation sans autorité.

... la punition ne doit être levée que par le parent qui l'a donnée.

Il n'est ni méchant, ni coléreux. C'est son action ou son comportement qui sont méchants ou pleins de colère. Un enfant à qui l'on répète qu'il est méchant finira par le croire.

Vers 18 mois ou 2 ans, la morsure manifeste son agressivité mais aussi une façon de découvrir, de "goûter" les autres.