EXTRAITS DE LA CONCLUSION
Ceux qui accompagnent des personnes ayant décidé de mourir délibérément sont généralement frappés par leur calme au moment de boire la potion létale. Cette tranquillité étonne ; elle suscite des interprétations contradictoires. On peut y voir un aveuglement, une insensibilité, une incapacité à réaliser la portée de leur geste. Ce serait quelque chose de l’ordre du défaut, une déficience et une inconscience.
Mais on peut, à l’inverse, y voir un courage supérieur suscitant l’admiration, l’héroïsme de ceux qui ont su regarder la mort en face, sans trembler ni reculer.
La mort délibérée, pour ceux qui la décident, est à la fois de l’ordre de la suprême inconscience et de l’extrême sagesse ; de l’insensibilité et de la clairvoyance, de l’abandon et de la maîtrise, de la témérité et du courage.