Pétain et Weygand complotent en tête à tête. La stratégie de Pétain c’est d’obtenir une armistice qui rendra possible une négociation d’État à État avec l’Allemagne. L’armistice contrairement à la capitulation, entraîne la condamnation du régime qui le sollicite. La signature d’un armistice était donc dans l’esprit du maréchal Pétain l’acte officiel et diplomatique qui lui permettrait de mettre fin à la République et qui consacrerait ainsi sa prise de pouvoir.
Dès la déclaration de guerre en septembre 1939 le haut commandement militaire à donné l'exemple en matière d'eparpillement en quittant son ministère parisien pour s'installer dans le donjon du château de Vincennes. Le général Gamelin y siège avec un cabinet militaire dont les fonctions sont plutôt mal définies. Le Grand Quartier général (GQG) des opérations sous les ordres du général Georges est parti à la Ferte-sous-Jouarre au château des Bondons, à soixante kilomètres à l'est de Paris où il dispose d'un état-major réduit. Le quartier général de Montry est quant à lui à vingt kilomètres des Bondons et il est sous les ordres du major général des armées le général Doumenc qui dispose d'un état-major important. Les trois hauts décisionnaires militaires qui auraient dû, en toute logique, partager la même implantation pour unifier et fluidifier le commandement se trouvent donc écartelé entre trois états-majors différents. Malheureusement les livraisons téléphoniques n'ont pas été installées en nombre suffisant et en conséquence le général Gamelin se retrouve bien isolé dans son donjon médiéval.
Dans les faits,les événements désastreux s’enchaînait avec une telle rapidité que les décisions prises par les politiques n’avaient pas le temps d’être transmises ni même exécutées par les militaires.