La course-poursuite entre la prédation étatique et l’innovation privée. – Chaque fois qu’apparaît une nouvelle forme de monnaie, les hommes de l’état cherchent à la monopoliser, tandis que les gens honnêtes tentent d’inventer des formes qui échappent à leur contrôle. Aujourd’hui, par exemple, il y a sur les mondes virtuels d’Internet des monnaies virtuelles qui échappent à la réglementation de la production de monnaie par les hommes de l’état. Elles n’en sont pas moins convertibles en monnaies étatiques, de sorte que cet exemple n’est là que pour montrer que –dans ces limites-là –la régulation monétaire se fait toujours sans réglementation, comme c’est le cas entre les banques privées dites « de second rang ». Cependant, les hommes de l’état répriment férocement toute tentative pour mettre en circulation des monnaies parallèles qui échapperaient à leur contrôle [...]
Le monopole de la frappe des monnaies métalliques. – La première grande mainmise des hommes de l’état connue de l’histoire c’est la monopolisation de la frappe des monnaies métalliques, laquelle donne l’occasion d’abord de FAIRE PAYER TROP CHER LA TRANSFORMATION des lingots en pièces, puis d’ALTERER LES MONNAIES en y mélangeant des matériaux de moindre prix. Une fois ces monnaies dévalorisées, les hommes de l’état, lorsqu’ils en ont le pouvoir, imposent aux gens de s’en servir à un prix officiel plus élevé que celui de leur masse de métal. Ils y sont aidés par la Loi de Gresham qui fait disparaître de la circulation les monnaies officiellement sous-valorisées par la réglementation. [Les expressions en majuscules sont en italique dans le texte original].
MAINMISE DES HOMMES DE L’ETAT SUR LA MONNAIE
Un but essentiellement fiscal. – Au départ, le but des monopoles monétaires est essentiellement fiscal, il ne s’agit pour les hommes de l’état [avec un é minuscule dans le texte] que de VOLER LES AUTRES [en gras dans le texte, à la place des majuscules] ; c’est uniquement ensuite, parce que le monopole de production de la monnaie-banques, notamment sur la production des billets, provoque des paniques bancaires et des crises financières, qu’est apparue la présomption si caractéristique aujourd’hui d’agir sur l’offre de monnaie, soit-disant pour « réguler » sa production. But parfaitement illusoire puisque cette intervention est aveugle alors qu’à terme, l’ajustement se fera de toutes façons par les prix, n’importe quelle quantité de monnaie pouvant alors rendre l’ensemble des services que rend la monnaie.
[…] dans un système de banques libres, la concurrence entre les banques ajuste la quantité de monnaie à la quantité demandée : et c’est pourquoi il n’y a pas de problème d’ajustement à court et moyen terme. C’est ainsi que les systèmes bancaires libres d’Ecosse, de Nouvelle-Angleterre, d’Afrique du Sud – plus généralement les régions de l’Empire britannique au-delà des 100 km autour de Londres qui marquaient le monopole de la Banque d’Angleterre jusqu’au Banking Act de 1844, n’ont jamais connu de crise, laquelle serait née d’un excès de l’offre sur la demande de monnaie. Pendant les 150 années de banque libre d’Ecosse, il n’y a eu qu’une seule banque d’émission qui ait jamais fait faillite, celle de Douglas, Heron & Company à Ayr en 1773 (et parce qu’il n’y avait que des hauts personnages et aucun banquier dans ses Conseils d’administration).