Bruyants, pollués, bétonnés, éclairés la nuit, les milieux urbains ne sont à priori guère propices à l’accueil d’une riche biodiversité. En outre, c’est là que les êtres humains expriment le plus fortement leur ambition de maîtrise de la nature ou, du moins, s’en donnent l’illusion. Ils n’y tolèrent qu’un nombre limité d’espèces ; quelques arbres soigneusement alignés et taillés, plantes ornementales et animaux de compagnie dûment enregistrés ; « mauvaises » herbes et animaux « nuisibles » y sont par contre pourchassés sans relâche.
Mais, derrière cette façade « domestiquée », les villes offrent aussi des habitats nouveaux et non dénués d’intérêt : les hivers y sont plus cléments, les ressources alimentaires liées aux activités humaines y sont abondantes, les constructions diversifient l’espace en de multiples niches originales, depuis les profondeurs du sous-sol jusqu’au sommet des tours.