François Leblond

D’où vient pour la France la chute d’aujourd’hui ? Du petit nombre de ses soldats ? Comment n’a-t-il pas suffi de frapper du pied sur la terre ? Des lacunes de son administration ? Quelle administration est à la fois plus indéfiniment ramifiée ? La France a succombé à la disette des capacités et des caractères. Ce sont les âmes et les esprits qui ont fait défaut. Personne n’a su vouloir ! Le petit nombre qui voulait n’a su faire. Le parti révolutionnaire, le seul énergique, a organisé tout autre chose que la défense nationale. Les autres sont restés immobiles, attendant les ordres. Le pouvoir d’improvisation a paru éteint, l’art d’administrer a manqué dans la patrie de l’administration. Tous les courages qui sont la force morale d’une nation ont manqué, celui d’assumer une responsabilité, celui d’agir seul, je dirai tout patriotisme.
(Emile Boutmy, Le Devoir et les Intérêts de la France)