Solinké ne se souvenait plus de sa maman Aïssa. Parfois Taram parlait d'Aïssa à Solinké. Elle était morte peu de saisons après sa naissance, alors qu'il n'était pas plus grand qu'un poisson-lumière. Aïssa était très belle et très douce. Taram, lorsqu'il racontait Aïssa à son fils, s'emplissait de tristesse, ses yeux fixaient l'immensité de l'eau et des larmes tremblaient à ses paupières. Le soir, dans le grand silence du fleuve, il montrait à Solinké l'étoile la plus brillante du ciel pour les éclairer la nuit. Taram était sûr que lorsque Aïssa vivait encore parmi eux, cette étoile était absente.