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Citation de cecilit


Souvent, Nicolas se prenait à imaginer ce que ses parents auraient pensé de tout ça, de lui, de l'effroi qu'ils auraient très probablement ressenti à constater l'échec patent de leur fils aîné à se sortir de ce merdier. Toute leur vie, ils avaient travaillé comme des esclaves, se levant six jours sur sept à 4 h 30 du matin pour vendre des chaussures sur des foires ou des marchés ambulants, terminant leur journée à 18 heures - le temps de remballer des centaines de paires de pompes dans leurs boîtes à carton, de déconstruire leur échoppe éphémère, de la ranger morceau après morceau dans leur camionnette, de reprendre la route pour rentrer chez eux et d'y dresser le bilan comptable de leur journée - se couchant à 22 heures après un repas frugal, reproduisant exactement le même schéma le matin suivant, excepté le lundi qu'ils consacraient aux nécessaires obligations domestiques. Sa vie d'enfant puis d'adolescent s'était réglée sur les horaires insensés de ses parents. Très tôt, il avait su ce que travailler signifiait et impliquait. Sa perte d'emploi le renvoyait à l'excès de travail de ses parents. Le vide de sa vie renvoyait au trop plein de la leur.
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