AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Chimere


Mon chéri,
J'ai la tête qui s'en va, de plus en plus souvent, alors je t'écris pendant que j'ai les idées claires. En cas de décès, je pense que tu as le droit de savoir qui est ton père. Je t'ai toujours dit qu'il était mort avant d'avoir pu te reconnaître, mais non. Il est vivant, et il ne connaît pas ton existence.
Il s'appelle Richard Domm. Je faisais le ménage chez ses parents, à l'époque, dans le quinzième. Il y vit toujours d'après l'annuaire. Dans cette enveloppe, il y a huit mille euros, l'équivalent de ce qu'il m'avait donné en france, à l'époque, pour me payer ton avortement en Suisse, parce que ça faisait plus de trois mois. Ils sont à toi. Je les avais placés à la Caisse d'épargne pour régler tes années de conservatoire, mais tu t'es arrêté tout de suite.
Ne lui en veux pas, il n'avait pas le choix, et moi non plus. Nous étions d'accord tous les deux pour te faire passer, mais, au dernier moment, je n'ai pas pu. C'est ma faute. J'ai changé de quartier, je n'ai plus jamais accepté un ménage dans le quinzième, j'ai disparu de sa vie et je t'ai gardé pour moi. En cachette. Enfin j'avais quelque chose à moi. Je sais que je n'ai jamais été une mère très glorieuse, ni vraiment présentable, et je me demande bien comment tu as pu devenir quelqu'un de si doué. Voilà mon chéri. Si tu lis ce courrier, c'est que je ne suis plus de ce monde, mais c'est une délivrance...
Commenter  J’apprécie          00









{* *}