Connaissez-vous Jean Pattou ?
"Les grosses Madeleines" c'est une aquarelle que Françoise Heitz a achetée à Jean Pattou avant qu'il ne soit célèbre et qui lui inspira le début de son histoire marquée par un traumatisme d'enfance. le parallèle entre sa vie et cette peinture amorce le début de son récit dans un prologue explicatif et après les 3 premiers chapitres qui présentent les 3 protagonistes, le livre suit un ordre chronologique.
L'auteure a eu 2 mamans et 1 papa.
Sa mère et son père étaient amoureux. Sauf que son père était déjà marié à Madeleine et sa mère, Hélène était elle aussi mariée à Bernard avec qui elle avait 2 enfants.
Une simple histoire d'adultère ? non car Hélène tomba enceinte de Pierre.
Pierre demanda à Hélène De garder le bébé et de confier son éducation à son épouse légitime qui n'avait pas pu avoir d'enfant.
Hélène quitta tout, son mari, sa fille de 18 ans et son fils de 15 ans, pour vivre cet amour, et y compris de laisser son bébé dans les mains d'une autre femme.
Françoise va alors vivre la semaine chez sa marâtre, à Paris et le week-end, chez sa mère biologique dans un petit appartement à Châtenay-Malabry. Son père, un lâche et dont la position sociale ne lui permettra pas de divorcer pour vivre son amour passion, mourut malheureusement jeune alors que Françoise n'avait que 9 ans, laissant ces 3 femmes dans cette drôle d'organisation.
Il s'agit d'un récit autobiographique, incroyable, Françoise sans s'apitoyer sur son sort nous dévoile cette vie partagée entre deux mondes, la simplicité et l'amour d'une mère et la vie fabriquée sociale d'une mère d'adoption qui va l'humilier, la bercer de chantages et, en même temps, lui proposer une éducation qui va l'élever dans la société. Une vie sociale et une éducation qui lui permettront de faire de hautes études et de développer sa passion pour l'espagnol.
En effet, respectant les paroles de son défunt époux, Madeleine offrira une éducation riche culturellement mais difficile affectivement à Françoise. Elle aura dû vivre dans la duplicité toute sa jeunesse avant de pouvoir s'émanciper.
C'est pourtant un récit où transparait l'amour, les souvenirs heureux où l'auteure contextualise sa vie dans l'époque des années 60-70. Remerciant même Giscard d'Estaing qui abaissa l'âge de la majorité électorale et civile de 21 à 18 ans (1974), lui permettant de pouvoir quitter sa marâtre plus tôt. Le livre fourmille de références culturelles de l'époque (peut-être un peu trop ?) et des lectures qui ont enrichies l'auteure (trop sérieuse ?).
Voilà donc une vie digne d'un conte de fée, Cendrillon des temps modernes, Françoise est devenue une femme épanouie, mariée avec deux enfants, à l'assise sociale reconnue et qui a réalisée des rêves.
A découvrir !
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