Frank Bellamy

Jed Brewster, la célèbre vedette de Hollywood, qui participait à un safari aux abords de la rivière Kasu dans le Tanganyika, a mystérieusement disparu.

Il était accompagné d'un chasseur blanc, Robert E. Evans, réputé pour son expérience de la brousse.

Une expédition de secours est aussitôt partie à la recherche des deux hommes.

Martin Frazer, connu sous le nom de Frazer l'africain, son assistant Jim Lloyd, accompagnés de trois indigènes se lancent dans cette périlleuse poursuite.

Mais bientôt un rhinocéros oblige Lloyd à abandonner.

Frazer continue, seul, à pied, avec M'Kuki et Hash, deux de ses boys.

Quelques mégots et une vieille enveloppe semblent leur indiquer le chemin.

Ils rencontrent, alors, Ona, un fier et brave guerrier massaï qui, tout en refusant de leur servir de guide, se lance, lui-aussi, à la poursuite du safari perdu...

Les dessins de Frank Bellamy sont bluffants.

Le graphisme hyper-réaliste et souvent asymétrique dans son découpage est audacieux.

Le récit, signé George Beardmore, est classique mais prenant.

Il est truffé de péripéties haletantes et entretient un suspens bien amené.

Les personnages sont peints avec justesse.

C'est dans les pages du journal "Pilote", en 1961, que Martin Frazer va vivre cette première aventure.

Elle y sera suivie, en 1962, d'une deuxième où il fera échec à des voleurs d'ivoire.

Puis Frank Bellamy entreprendra de raconter, en compagnie de Clifford Makins, l'histoire d'un lion nommé Winston Churchill...mais ceci est une autre histoire !

Annoncée, en septembre 1962, par une superbe couverture du 152ème numéro du journal "Pilote", cette bande-dessinée, "Winston Churchill, Histoire d'un Lion", y fait figure de "guest Star".

Écrite par Clifford Makins et dessinée par Frank Bellamy, c'est une biographie d'origine anglo-saxonne. Elle n'a pas été réalisée pour le journal. Elle y est reprise.

Elle fait le récit de la vie de Winston Churchill.

Trouvant son épilogue, en août 1963, dans les pages du 197ème numéro du journal des jeunes de l'an 2000, elle aura passionné durant presque un an les jeunes lecteurs de "Pilote".

Une planche de la version originale parue dans la revue "Eagle", en 1957, est visible au musée de la bande-dessinée d'Angoulême.

Sa légende précise que : "cette histoire, qui inaugure les recherches de Bellamy sur la couleur, constitue sa première collaboration à l'hebdomadaire Eagle, dont il deviendra l'un des piliers. C'est une hagiographie découpée en scènes courtes et extrêmement vivantes. L'usage de médaillons, de cadrages tranchants et du rouge comme couleur de support contribue à dynamiser la page".

D'une forme très moderne, elles est, en effet, articulée de manière très cinématographique. Le rythme est rapide. Le découpage est parfois audacieux.

Le scénario revisite tous les chapitres de ce destin aventureux.

Qu'il s'agisse, par exemple, de ses péripéties en Afrique du Sud où, correspondant de guerre, Winston Churchill est fait prisonnier au cours d'une patrouille mouvementée par un groupe de boers.

Enfermé à Prétoria avec les officiers anglais, il réussit à s'évader....

ou de son rôle d'homme providentiel durant la seconde guerre mondiale....

le récit est passionnant, servi de manière formidable par le dessin et la mise en page.

Cette bande-dessinée, parfois rééditée outre-Manche, ne l'a jamais été, je crois, en France. "Pilote" a, seul, été assez audacieux pour parier sur son succès et a gagné son pari.

Eddy Paape et Octave Joly ont réalisé, plus tard, dans les années 70, une autre biographie de Churchill en deux albums. Mais malgré leur talent et la qualité du travail réalisé, ils n'arriveront pas à faire oublier le magnifique album de Clifford Makins et de Frank Bellamy dont on peut parler comme d'un chef d'oeuvre.