Mais, quand il se peint lui-même, un changement très net se produit. A cette époque, où son être vibre à l'unisson de la nature, où son corps répond sans faiblir à sa volonté, où une sorte d'enthousiasme sacré stimule harmonieusement son génie, comment se fait-il donc que son enchantement s'évanouisse ou qu'il perde toute sérénité dès qu'il reproduit sa propre physionomie ? Il semble alors, qu'en dépit de son euphorie, remonte tout d'un coup, et sans qu'il en ait conscience, jusqu'à la surface de son moi, une tristesse latente, le lancinant désir de rattraper la vie qui s'éloigne devant lui à mesure qu'il s'efforce de la saisir, ce qui ne laisse pas de donner à ses auto-portraits un tragique accent.