Une porte est un privilège. C'est comme une frontière. Personne ne la franchit sans autorisation. Peu à peu je me suis rendu compte cependant que sans elle de nouvelles perspectives s'offraient à moi. Mon territoire devenait illimité. Rien ne le bornait plus. Je me suis mis à rêver de libre-échange avant de convenir assez rapidement que, privé de porte, un cadre est privé de visites. Où frapper? Aujourd'hui, je reconnais que c'est un grand bonheur de n'avoir plus à passer, chaque matin, la porte de son bureau. Je serais désolé si ce battant sur lequel figurait autrefois mon nom en lettres dorées reprenait sa place.
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