Frantz Vaillant

Les enfants de stars ont parfois des destinées particulières mais tous savent qu’être le fils ou la fille « de » n’est pas toujours synonyme d’avantages et de privilèges. En s’intéressant à dix fils ou filles d’écrivains ou artistes célèbres, Frantz Vaillant dévoile leurs difficultés à assumer la célébrité de leur géniteur.

Ainsi le frondeur Michel Verne mettra des décennies avant de se rapprocher de son père Jules.

Georges Verlaine, sans le talent poétique de Paul, se contente de poinçonner des tickets de train.

Les trois enfants cachés de Guy de Maupassant n’aspiraient qu’à la tranquillité et à l’anonymat mais c’était sans compter sur la curiosité des journalistes qui révélèrent leur existence en dévoilant quelques secrets de famille.

Colette, fille quasiment abandonnée de l’autrice du célèbre roman « Le blé en herbe » est proprement déshéritée au profit de son beau-père et paye, semble-t-il, les frasques de son père.

Victime collatérale de la séparation de ses parents Paulo Picasso s’est longtemps laissé vivre avant de devenir lui-même un père absent et inconstant, inféodé à Picasso auprès de qui il assure les fonctions de factotum.

Orpheline à deux ans (Max Linder et son épouse se sont suicidés en 1925) Maud Linder a longtemps été ballotée entre ses deux grands-mères. Elle ne découvre la célébrité de son père qu’à l’âge de dix-huit ans et se passionne immédiatement pour son œuvre.

Quasiment déshéritée par son père Jacques, Michèle Prévert était le vilain petit canard de la famille et elle s’est suicidée à trente-neuf ans. Eugénie, sa fille, s’occupe du fond Prévert et exerce un droit moral qui peut provoquer des conflits.

Catherine Camus avait quatorze ans à la mort accidentelle de son père et c’est à ce moment-là qu’elle a pris conscience de la célébrité de l’auteur de « L’étranger ». Adulte, elle se consacre entièrement à son rôle d’ayant droit, ce qui lui vaut d’être confrontée à la récupération politique.

Si Mathieu Ferré est longtemps resté dans l’ombre, il gère maintenant le patrimoine culturel de Léo, comme Patrick Vian qui entretient la mémoire de son fantasque écrivain de père.

Dix destins souvent contrariés mais qui éclairent sous un angle nouveau la biographie de leurs célèbres parents.

Georges Franju a peu tourné et pourtant ses films nous ont marqué durablement. On ne voit plus aujourd’hui ses courts métrages dérangeants, moins, à part peut-être en cinémathèque, « Les yeux sans visages » ou « Judex » et c’est bien dommage.

Et pourtant, malgré une filmographie relativement courte, il existe de nombreux ouvrages sur son travail. 
Celui-ci s’est révélé très intéressant et le choix d’un dictionnaire ne gâche en rien le plaisir de sa lecture, bien au contraire. Intelligemment, jamais l’auteur ne crée de redondance et sait au contraire se compléter et balayer la carrière et la vie de l’un des créateurs majeurs de la cinémathèque française.

On redécouvre donc un Franju d’une extrême sensibilité, inspiré par le fantastique poétique des Mélies, Allain et Souvestre, par le surréalisme, fin psychologue, surprenant d’intelligence et de clairvoyance.

Jean-Pierre Mocky qui lança Franju en tant que réalisateur pour « La tête contre les murs » assure la préface de cet ouvrage, sûrement peu de temps avant de décéder.

Je remercie les Editions Marest et Babelio pour cet envoi dans le cadre de l’Opération Sens Critique.

Quelle bonne lecture, quel beau livre !

Avoir retracé la vie du réalisateur Georges Franju sous la forme d'un dictionnaire alphabétique est une très bonne idée.

Ainsi au fur et à mesure de cet alphabet on découvre une situation de sa vie mais pas que, c'est une situation, un moment de sa vie, un auteur, un autre cinéaste, un acteur, une actrice, un mot-clé tel que "épouvante" ou "province" ou "Judex" "Fantomas" ainsi de suite...

Dans ces paragraphes il est question d'autres personnes, d'autres anecdotes, d'autres films, d'autres moments du passé de Georges Franju et aussi des grands personnages qui l'ont croisés. On apprend beaucoup.

On peut, grace à ce déroulement alphabétique, soit retrouver et revisiter les passages importants de ce même dictionnaire, car il s'y trouve des petites piqures de rappels qui font que la mémoire se fixe. C'est très bien réalisé.

J'ai pris plaisir à lire ce livre, l'oeuvre de Georges Franju est attirante, fascinante, unique, c'est un géant du cinéma Français, tout comme Jean Pierre Mocky qui a écrit la préface de ce livre ou encore comme Georges Méliès, dont il est question à de nombreuses reprises dans ce livre.

Merci à l'auteur et à l'éditeur pour avoir publié ce livre indispensable.

Merci à Babelio et à l'éditeur pour ce petit dictionnaire clair et précis sur le sensible Georges Franju, réalisateur iconoclaste, "anarchiste" d'un cinéma qui a traversé La Nouvelle Vague sans s'en revendiquer, poète réaliste passionné par l'oeuvre de Marcel Allain et de son "Fantomas".



Pour être honnête, c'est le souvenir plaisant de la vision de son film Les yeux sans visages qui m'a donné envie de lire ce livre. Les yeux sans visage, l'oeuvre la plus connue de Franju, est vraiment un titre de l'épouvante intense et délicat à la fois, une oeuvre qui marque tel un dolmen d'ébène le paysage du cinéma français.

Frantz Vaillant réunit en quelques mots clés son dictionnaire de Georges Franju. C'est simple, sans trop de fioritures, que ce soit au niveau éditorial avec peu de photos, une structure très aérienne ou au niveau du contenu dans lequel la vie de Georges Franju résonne à travers les noms de ses collaborateurs, de quelques autres réalisateurs ou de termes-clés tel que "L'inspiration", " la sensibilité"...

Je parle de simplicité sans être péjoratif .Georges Franju, le dictionnaire d'une vie peut se révéler être un livre didactique plutôt utile pour tout étudiant en cinéma ou pour celles et ceux qui sont de prés ou de loin fascinés par l'oeuvre de Mr. Franju. Marest éditeur a concocté un titre clair et guère lourd qui relate parfaitement la vie d'un réalisateur sans pousser à l'analytique et à la réflexion hasardeuse.

Je ne pense tout de même pas que ce soit un titre des plus poussés sur Georges Franju et son oeuvre. De même, je trouve que le travail éditorial souffre un peu de "facilité" avec l'image du film le plus connu de Franju en 1ère de couverture mais ce dictionnaire d'une vie reste tout de même un bon titre d'ouverture qui peut donner envie d'appréhender les films de ce maître du cinéma français.