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Citation de yannickrenard


— Dis, Antoine, tu vas pas chiquer les pères-la-pudeur, avec toutes les conneries que t’écris ! finit-il par articuler.
— Je fais dans le gaulois, pas dans le porno, môme ; si la nuance t’échappe, je te l’expliquerai.
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Le vrai romancier ne doit en aucun cas casser les couilles à son lecteur, sinon il tombe dans la catégorie « écrivain » et alors là, bonjour les dégâts !
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J’aime bien les mafias familiales. Elles sont réconfortantes et les gens sont cons qui ne pigent pas que le clan est l’une des dernières forces restant à la disposition des hommes en ces temps de chiasse à marée haute.
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Le brigadier Poilala, de service cette noye, m’a monté une Thermos de café fort. Mais le caoua, y a que dans les romans américains qu’il requinque les flics fourbus. Son action est illusoire, sa stimulation éphémère. Il te met de la nervouze dans la fatigue, point à la ligne. Tu restes flagada, mon brave. Les paupières de plomb, les reins moulus, l’entendement en arrière-garde. Si t’en écluses trop, il te flanque des palpitations ; mais tu demeures vanné et embrumé. Parce que le sommeil, une seule chose peut t’en guérir : la dorme.
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— C’est tellement abominable que d’en parler me semble une monstruosité, mon pauvre Alexandre-Benoît.
— Faut pas avoir peur des mots, Tonio, seul’ment des gensss. Comme il dit vrai, le bon obèse. Quelle sagesse se cache en ce tas de saindoux ! (Merde, un alexandrin ; je l’ai pas fait exprès.)
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Inouï, l’intérêt que mes temporains accordent à la météo. Je les entends… Ils se téléphonent d’un continent à l’autre. La deuxième chose après « bonjourçava », c’est « quel temps vous avez ? » Comme si on en avait à cirer du temps qu’il fait à Paris quand on lézarde en Andalousie ! Et même du temps de Paris lorsque tu t’y trouves ! Ils n’ont pas pigé que le temps, c’est toujours à recommencer beau, pas beau, pluie, brouillard, neige, canicule ! C’est tout pêle-mêle dans la grande sphère qui tourne. Elle crache son numéro : « Vent frais avec légère précipitation orageuse en début d’après-midi. » Toute leur vie, ils seront passionnés. Ne parleront que de ça. Ne serait-ce que pour le constater. « — Il fait pas beau, hein ? » « — Non, il fait pas bon pour la saison. » « — L’année passée, il faisait plus doux ! » Je crois rêver. Le temps les fait perdre leur temps. « Le fond de l’air est frais. » « Il va peut-être pleuvoir. » « Il y a plus d’été. » « Tiens, il neige. » Et même, ce pur chef-d’œuvre : « C’est un temps qui amènera la pluie. » Oh ! qu’il amène la pluie, mais qu’il emporte les cons, ces feuilles mortes de la vie. Qu’il les emporte dans « la nuit froide de l’oubli » là que Prévert accumulonçait ses feuilles mortes, bougre de bougre !
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