Frédéric Lasserre

Les changements climatiques inéluctablement vont bouleverser la région arctique. Ce recueil rassemble des articles universitaires canadiens qui apportent une analyse de ces bouleversements et de leurs conséquences.



De par la nationalité des auteurs, le focus porte avant tout sur le grand Nord du Canada et le passage du Nord-Ouest qui va de l’Atlantique vers l’Asie.



La situation que je retiens de ma lecture est la suivante.

- La banquise réduit de plus en plus sa surface l’été avant de se reconstituer l’hiver. Ce n’est pas cela qui engendrera la montée des eaux, si ce n'est la disparition de la banquise groenlandaise. Il n’est pas non plus certain que cela transformera l’état des océans mondiaux mais par contre favorise des modifications de la faune et de la flore.



- La banquise disparaissant, il est donc possible de transiter plus facilement par l’Arctique par voie maritime. Mais il est erroné de croire que ce transit est plus rapide et moins coûteux. La banquise disparaît l’été mais la glace reste un danger, flottant par morceaux. Cela impose de naviguer à des vitesses lentes et de disposer de moyens de détection et de renforcement des coques qui sont chers. A cela s’ajoute des primes d’assurances élevées pour les armateurs.



- La disparition temporaire de la banquise laisse accès à de nouveaux gisements de minerais, de pétrole et de gaz. Mais la difficulté de navigation en été et son impossibilité en hiver, la mauvaise tenue des accès terrestres en raison de la fonte et d’un environnement de vie toujours extrême rendent difficiles les exploitations et augmentent les coûts.



- La volonté des Etats-Unis et de l’Europe de faire des détroits des zones de libre passage s’oppose à la position commune russo-canadienne qui veut que ces passages sont intégrés dans leurs eaux territoriales respectives. Un tel débat est stérile du fait du faible nombre de navires en transit et que l’attribution de ces détroits à des pays peut permettre d’instaurer des règles et des contrôles de passage qui peuvent sauvegarder l’environnement et se prémunir de catastrophes comme les marées noires.



- Voulant défendre cette territorialité, depuis la fin de la Guerre froide, le Canada se souvient qu’il intègre une population inuit. Ne pouvant asseoir son autorité sans investir des sommes pharaoniques pour ne serait ce des infrastructures de présence (port, gardes côtes,…), elle a donné reconnaissance d’un large territoire historiquement inuit aux populations locales pour les associer à cette protection du territoire. C’est oublier qu’ils ont rejoint la société globalisé et qu’ils n’ont plus les mêmes aptitudes à vivre dans l’environnement arctique que pouvaient le faire leurs aïeux. Néanmoins, les inuit sont satisfaits de la tournure des évènements politiques qui leur assure de gérer à nouveau leur territoire et obtenir une reconnaissance officielle dans l'état canadien.



Comme vous pouvez le constater, l’intérêt de ce recueil est de mieux comprendre la situation de l’Arctique, au-delà de la simplification médiatique que nous pouvons percevoir en France. Comme souvent avec ce type d’ouvrage, certains articles sont techniques mais ils restent un éclairage satisfaisant sur une région en plein bouleversement.

Voyage aux cœurs des fleuves, nappes souterraines, mers et océans avec cet essai, paru aux éditions UPPR.

Un livre qui se lit en 2 heures, court, efficace, qui reprend l'essentiel des défis liés à l'eau, notamment dans l'agriculture, son traitement et son assainissement.

Il existe un second tome dédié aux conflits et aux acteurs du monde de l'eau et de sa gestion... Que je lirai prochainement...



UPPR est une maison d'éditions que je ne connaissais pas avant de tomber sur ce bouquin. Elle publie des ouvrages de qualités, sur des sujets divers et variés, extrêmement intéressants. On retrouve parmi leurs publications: ("Géostratégie du Moyen-Orient" de F. Pichon, "Histoire de l'Église" par J-P Béchu, "Écologie et paysage" de Petit-Berghem...).

Il suffit de 2 heures pour les terminer. Un trajet en avion ou en train... par exemple.



Ils permettent de stimuler son envie de savoir et approfondir sa culture générale sur des sujets très précis.



De bonnes lectures pour des esprits curieux...