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4.08/5 (sur 6 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : La Rivière-Saint-Sauveur, Calvados , le 11/04/1806
Mort(e) à : Paris , le 05/04/1882
Biographie :

Pierre Guillaume Frédéric Le Play est un ingénieur, homme politique et réformateur social français.

Polytechnicien (Promotion X 1825), ingénieur du corps des mines et sociologue paternaliste, conseiller d'État (1856), il développa à partir des observations tirées de ses voyages professionnels à travers toute l'Europe et jusqu'à la Turquie centrale, une méthode comparative d'études des sociétés s'appuyant sur le droit coutumier et les modes d'héritage au sein des familles, devenant l'un des pionniers de la sociologie française.

L'ensemble de son œuvre est marquée par un dualisme associant au projet scientifique une constante ambition de réforme sociale empreinte de conservatisme; cette dimension a contribué à la postérité limitée de son œuvre durant près d'un siècle, avant qu'elle fasse l'objet d'un regain d'intérêt conséquent à partir des années 1960 au sein des nouvelles écoles d'histoire de la famille et d'anthropologie historique sur les systèmes familiaux, ainsi que chez certains sociologues étudiant l'histoire de leur discipline.

À partir des années 1990, les travaux de Le Play ont été popularisés par l'historien et démographe Emmanuel Todd.
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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
Enfin comme la plupart des ouvriers celui ci vit dans une complète imprévoyance, et, ainsi qu'il arrive souvent en pareil cas, spécialement chez les ouvriers parisiens, une générosité facile forme un trait aimable de son caractère. A une époque où ses moyens de subsistance étaient compromis (1841 à 1851), il adoucissait les derniers jours de sa belle-mère en lui dissimulant, avec une courageuse abnégation, les charges que sa présence imposait à sa famille. Aujourd'hui, dans une situation plus heureuse, il écarte tout préoccupation d'avenir, pour accroître jusqu'à l'extrême limite de ses ressources, le bien-être matériel de la communauté.
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S1

(...)

La prospérité des populations stables qui sont l'objet des trois volumes précédents n'est point exempte de souffrance. Le bien est toujours mélangé au mal, même chez les "Communautés" * qui possèdent, en toute perfection, les sept éléments essentiels à une bonne constitution sociale. La souffrance est en effet inhérente à la nature humaine : elle se présente, selon les lieux, avec des variétés infinies; mais toutes les nuances du mal peuvent être rattachées à trois cas principaux.

1 Chez les "communautés" stables décrites dans les trois volumes précédents, la souffrance n'est ni générale ni permanente : elle est purement locale et accidentelle. Même dans les localités très circonscrites, elle n'imprime point aux familles un caractère distinctif. Parmi les maux auxquels n'échappent point les régions les plus prospères figurent les maladies individuelle, les épidémies, les épizooties et surtout les fléaux atmosphérique qui ravagent parfois en quelques instants, de vastes territoires.

2 Chez les "communautés". ébranlées, que le présent volume décrit en neuf monographies, la souffrance devient en beaucoup de lieux le caractère habituel des familles. Elle est, en général, modérée ou récente : elle ne trouble point encore la paix sociale dans les foyers domestiques, ni dans les ateliers de travail; tous les caractères de la paix paraissent subsister dans l'Etat. Les observateurs peu attentifs se persuadent aisément que l'ancien état de prospérité se perpétue; mais, si les gouvernants se laissent abuser par ce calme trompeur, la société est déjà en péril. Les pauvres sont plus nombreux; leur dénuement est plus héréditaire; et, lors même que le pain quotidien ne manque pas encore, les familles ont perdu la sécurité de l'avenir, c'est-à-dire le genre de bien -être que les E. stables préfèrent à tous les autres. L'instabilité et la souffrance crées par l'état d'ébranlement grandissent si on n'y oppose pas les vrais remèdes : elles atteignent surtout les ouvriers, mais elles n'épargnent pas les patrons.
Ailleurs enfin la souffrance se perpétue et s'aggrave. Elle envahit alors progressivement toutes les parties du corps social; et l'on voit naître l'état de désorganisation décrit au tome VI.
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Ainsi appuyées sur le Décalogue et l'autorité paternelle, puis unies par la religion et la souveraineté, les nations lettrées s'élèvent dans l'ordre matériel et intellectuel, au-dessus des pasteurs et des pêcheurs côtiers. mais elles restent fort inférieures au point de vue moral. Elles sont plus facilement ébranlées que les "Populations" primitives dont la science repose uniquement sur la révélation du Décalogue éternel et sur la pratique d'un art invariable. Aux époques de progrès elles ont il est vrai le concours de deux classes de personnes employées au services de la religion et de la souveraineté; mais ces classes sont moins dévouées aux ouialles et aux gouvernés que les pères aux enfants; elles se corrompent plus aisément; elles deviennent alors des agents actifs de décadence; et si la réforme tarde trop à se produire elles poussent à une ruine certaine le peuple qu'elles devraient protéger. Tel a été l'état de choses offert par les nations fameuses de l'antiquité; et je ne connais que la Chine qui ait échappé à cette catastrophe suprême. Les nations modernes, et à leur tête l'Italie, la péninsule ibérique, l'Autriche et la France se sont laissé dominer successivement par cette loi de l'histoire. Depuis l'époque si improprement nommée "la renaissance" toutes ont grandi par l'alliance intime de la religion et de la souveraineté; toutes ont décliné par la corruption des hommes préposés à la direction de ces deux forces morales.
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En résumé, l'homme diffère de tous les êtres vivants. Il naît incomplet, mais il peut se compléter sous certaines influences dont le principe n'est pas en lui. Enfin, quand une race a suffisamment atteint ce but, et tant qu'elle résiste aux influences contraires qui tendent toujours à l'en éloigner, l'accroissement de sa prospérité n'a plus que deux limites : la première est fixée par l'étendue des territoires dont la race dispose; la seconde, par la corruption et la violence des races établies sur les territoires voisins.
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Causes générales d'ébranlement qui agissent sur les familles décrites au tome V

Selon les faits exposés aux tomes II, III et IV, la stabilité persiste chez toutes "Communautés" quand le Décalogue et l'autorité paternelle conservent leur empire sur les esprits et les coeurs. les populations simples, frugales et très éparses qui récoltent les productions spontanées des steppes de l'Orient et des rivages maritimes du Nord, vivent dans une paix inébranlables tant qu'elles restent soumises à la loi suprême et à son principe gardien. Les sociétés complexes, lettrées et agglomérées, soumises aux influences urbaines de l'Occident, ne conservent cet état de paix qu'avec le concours supplémentaire de deux autres forces morales, la religion et la souveraineté, qui deviennent, sous ce régime, des moyens indispensables de prospérité.
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Quand aux caractères spéciaux de l'ébranlement ils varient à l'infini et ils s'aggravent à mesure que les sociétés deviennent plus compliquées ou selon l'expression usuelle "plus civilisées". A ne considérer que les localités où ont été étudiées les familles décrites dans ce voume les phénomènes sociaux qui accompagnent l'ébranlement se comptent par centaines. Touteois dans cette matière délicate il ne faut pas confondre l'effet avec la cause : en général ces phénomènes ne sont que les véhicules de maux dont le principe est dans la défaillance des hommes qui ayant le devoir de garder la loi morale se plaisent à la violer.
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La Constitution essentielle de l'humanité est l'ensemble des principes et des coutumes qui, depuis les premiers âges , règlent les idées , les mœurs et les institutions des peuples prospères. Sauf les nuances nombreuses qui varient selon les lieux et les temps, ces règles suprêmes sont partout identiques, parce qu'elles donnent satisfaction aux besoins permanents, inséparables de la nature humaine.
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