ABBAYE (abbateia, abteia, abbatia) ou monastère de religieux ou de religieuses régi par un abbé ou une abbesse. On distinguait entre les abbayes royales, fondées et dotées par les rois, qui devaient rendre compte de l'administration de leur temporel aux officiers du roi, et entre les abbayes épiscopales qui n'étaient comptables qu'aux évêques. Les abbayes furent supprimées en France en 1790, et leurs bâtiments aussi bien que leurs revenus réunis au domaine de l'État ; mais les catholiques, profitant de la liberté d'association dont l'État les a laissés jouir, ont reproduit avec autant de fidélité que les tendances nouvelles de la hiérarchie l'ont permis, l'ancienne organisation des abbayes dont Solesmes est aujourd'hui un intéressant spécimen...
CERTITUDE, ferme et légitime assurance que notre pensée est conforme à la réalité. La question de la certitude se présente surtout en philosophie et en religion. En philosophie, comme problème scientifique et général, sous cette forme : Est-ce que l'intelligence connaît? Nos idées sont-elles vraies? Ou la pensée ne serait-elle qu'une fantasmagorie absurde? Question à laquelle on ne peut répondre qu'en pensant, et ainsi le bon droit de l'intelligence s'affirme par son activité même. En religion, le problème est pratique et individuel...
AUBER (l'abbé Charles), célèbre archéologue français, né à Bordeaux en 1804, chanoine de Poitiers et historiographe de ce diocèse. Il a publié un grand nombre d'ouvrages de piété, d'histoires morales un poème en cinq chants sur « Le sacerdoce catholique en Chine » (1839), et un assez grand nombre de notices historiques et archéologiques, parmi lesquelles nous
citerons: « Histoire de la cathédrale de Poitiers » (1830, 2 vol.); « Considérations générales sur l'histoire du symbolisme chrétien » (1837) « les Catacombes, considérées comme les types primitifs des églises chrétiennes » (1862) « Symbolisme du cantique des cantiques » (1802) « Histoire de Saint Martin, abbé de Verton» ;1870); « Études sur les historiens du Poitou » (1871); « Histoire et théorie du symbolisme religieux avant et depuis le christianisme » (1872, 4 vol.)'; « Des sculptures symboliques du onzième au douzième siècle » (1872).
QUIETISME. Le quiétisme est la doctrine de quelques théologiens mystiques dont le principe fondamental est qu'il faut s'anéantir soi-même pour s'unir à Dieu; que la profession de l'amour pour Dieu consiste à se tenir dans un état de contemplation passive, sans faire aucune réflexion ni aucun usage des facultés de notre âme, et à regarder comme indifférent tout ce qui peut noue arriver dans cet état. On nomme quiétude te repos absolu ; de là est venu le nom de quiétistes, nom qui, au quatorzième siècle, fut donné particulièrement, dans L'Église grecque, à des partisans de ce genre de mysticisme. Les mêmes tendances se produisirent également en Occident et furent renouvelées, au dix-septième siècle, par Molinos (voyez ce nom, ainsi que les articles Fénelon et Guyon).
MATHILDE D'ÉCOSSE (Sainte). Fille orpheline de Malcolm III, roi d'Ecosse et de Marguerite, Mathilde, qui avait reçu à sa naissance le nom d'Edithe, fut élevée au monastère de Rumsey par sa tante Christine, qui la força à prendre le voile sans prononcer les voeux pour échapper aux mauvais traitements des soldats normands. Recherchée en mariage par plusieurs seigneurs du plus haut rang, elle agréa la main d'Henri Ier, roi d'Angleterre, qui voulait se concilier les vaincus. Henri eut à briser la résistance de ses nobles normands, qui ne craignirent pas d'avoir recours pour le détourner de son projet aux insinuations et aux railleries les plus grossières. Anselme de Cantorbéry était favorable à ce projet de mariage royal, mais il n'y consentit qu'après s'être assuré au synode de Rochester en 1102, qu'Edithe n'avait jamais prononcé ses voeux. Mathilde a déployé sur le trône toutes les vertus de la chrétienne, de la reine et de l'épouse. L'histoire nous la montre créant les hôpitaux de Saint Giles et de Christ, donnant de bons conseils à son mari, lui conciliant les coeurs, multipliant les fondations pieuses et les aumônes. Elle correspondait avec le pape et avec Anselme. Dans une de ses lettres elle reprend doucement ce dernier sur l'exagération de ses jeûnes en lui citant l'exemple de Jésus-Christ. Par ses vertus elle sut désarmer les rancunes du parti normand et quand elle mourut le 3 avril 1118, tous la pleurèrent. Elle laissa deux enfants Guillaume qui périt le 16 novembre 1120, lors du déplorable naufrage de la nef blanche et Mathilde, née à Rouen, qui devint impératrice.
ABANDON. Lorsqu'il est dit, dans l'Écriture sainte, d'un individu ou d'un peuple que Dieu l'abandonne, cela signifie que, pendant un temps plus ou moins long, il lui retire le sentiment de sa présence, l'assurance de sa sollicitude paternelle, de sa protection bienveillante et de son secours efficace, pour le laisser tomber dans le malheur et dans la misère, en butte à ses convoitises ou en proie à ses ennemis...
ISAGOGIQUE. -On nomme isagogique(du grec introductio) ou introduction aux livres de l'Ancien ou du Nouveau Testament, la portion de la science théologique qui a pour but de fournir aux lecteurs des écrits sacrés les connaissances préliminaires indispensables ou du moins fort utiles à l'intelligence de ces écrits. Pour bien comprendre un livre, il est très utile, parfois même absolument nécessaire de savoir où, à quelle époque, par qui, en quelle langue il a été composé. S'il s'agit d'une collection d'écrits, il est intéressant de savoir comment cette collection s'est formée, si elle a été faite en une seule fois ou peu à peu à plusieurs époques différentes, quels hommes et quels principes ont présidé à sa formation. S'il s'agit de livres écrits dans une langue morte, il n'est guère moins important, pour celui qui veut les étudier dans leur texte original, de connaître l'histoire dé cette langue, de savoir à quelle famille elle appartient, comment le texte de ces livres s'est conservé jusqu'à nous, en quelles autres langues ils ont été traduits et en général ce qu'on a fait pour leur interprétation.
David Friedrich Strauss est né 1808, à Ludwigsbourg, de parents aisés, attaché aux principes d'une orthodoxie étroite, sa vit ruiné à la suite d'entreprise commerciales mal conçues; mais sa mère était une femme douée de beaucoup de sens et de courage, elle pratiquait une religion simple, confiante, pleine d'indifférence pour les formes extérieures et d'amour pour la nature.
TAULER (Jean), né à Strasbourg vers la fin du treizième siècle, entra de bonne heure dans l'ordre des dominicains. Il étudia la théologie au couvent de Saint-Jacques à Paris, mais prit peu de goût aux discussions scolastiques de son temps. Les auteurs mystiques des siècles passés, saint Bernard, Hugues et Richard de Saint-Victor, Pseudo-Denis et les néoplatoniciens, et à côté d'eux saint Augustin et Thomas d'Aquin, attirèrent tout particulièrement son attention. Il subit également l'influence de maitre Eckhart, qu'il a sans doute connu personnellement. Les renseignements certains sur sa vie sont rares. En 1338, il se trouve en visite auprès de son amie spirituelle, Marguerite Ebner, dominicaine à Medingen, près de Donauwoerth; de là il se rend à Bâle, où le prêtre Henri de Nnerdlingen, chassé de sa patrie parce qu'il avait refusé d'y célébrer le culte pendant l'interdit, ne tarde pas à le rejoindre autour d'eux se groupent les membres de la société mystique (les amis de Dieu) de Bâle.
L'Encyclopédie des sciences religieuses se propose d'offir à tous ceux qui s'intéressent à cet ordre de questions un moyen facile de s'orienter et de connaître les résultats des travaux contemporains.Elle désire présenter à ses lecteurs, sur chaque sujet de quelque importance, un ensemble de faits aussi exact, aussi complet et aussi succinct que possible.