Le zèle réactionnaire [de Castelreagh] et le mépris qu'il affichait pour les classes populaires firent de lui l'un des dirigeants les plus détestés de son temps. [...] Sa mort provoqua des manifestations de joie spontanées et, le jour de son enterrement, la mise en terre de son cercueil fut longuement applaudie.
Ainsi, dans un avenir qui n'est pas extrêmement éloigné, la même nécessité qui prescrit aujourd'hui aux Français et aux Allemands de fonder une alliance continentale contre la suprématie britannique commandera aux Anglais d'organiser une coalition européenne contre la suprématie de l'Amérique.
C'est une règle de prudence vulgaire, lorsqu'on est parvenu au faîte de la grandeur, de rejeter l'échelle avec laquelle on l'a atteint afin d'ôter aux autres le moyen d'y monter après nous. Là est le secret de la doctrine d'Adam Smith. Une nation qui, par des droits protecteurs et par des restrictions maritimes, a perfectionné son industrie manufacturière et sa marine marchande au point de ne craindre la concurrence d'aucune autre, n'a pas de plus sage parti à prendre que de repousser loin d'elle le moyen de son élévation, de prêcher aux autres peuples les avantages de la liberté du commerce et d'exprimer tout haut son repentir d'avoir marché jusqu'ici dans les voies de l'erreur et de n'être arrivée que tardivement à la connaissance de la vérité. (p.502)
En thèse générale, il est incomparablement plus facile de perfectionner et d'agrandir une entreprise déjà commencée que d'en fonder une à nouveau.
Depuis que les Troyens ont été gratifiés par les Grecs d'un cheval de bois, il est délicat pour un peuple de recevoir des présents d'un autre.
Si un pays est destiné à l'industrie manufacturière, c'est à coup sûr l'Allemagne.