Frédéric Pussé

Il s'en suivit une énième dispute, lesquelles plongeaient à chaque fois Lucie dans la torpeur et la désolation, puis dans la tristesse d'une nuit sans lune. Parfois, elle pensait que c'était là un mal nécessaire à la vie des grands. Quelques fois, elle pensait que c'était à cause d'elle que ses parents se chamaillaient. Et d'autres fois encore, elle pensait qu'ils étaient bien fous ces adultes. Mais toujours, elle en fut effrayée, car en fin de compte, elle ne comprenait pas pourquoi tant de méchancetés et de brailleries. Alors, comme pour se protéger, se déculpabiliser, se soulager, elle buvait, dans ces moments orageux, du lait. Ce breuvage doux et généreux la rassurait et la réconfortait.

De Lorraine en Bretagne