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Citation de Jean-Daniel


L’histoire naît avec l’invention de l’écriture.

Apparues en Mésopotamie autour des années 3500 avant notre ère, les premières écritures mentionnent une activité humaine faite d’une urbanisation, d’une agriculture productive et d’une activité marchande élaborée. Tantôt linéaires, tantôt cunéiformes, ces formes de communication permettent de façonner un langage ayant vocation à faire preuve, à rester ancré dans le temps. Les premières plaquettes en argile sumériennes contenant les inscriptions primitives représentent des écrits de comptabilité. Les suivantes s’attachent à consigner les informations juridiques, relatives aux comptes rendus de procès.
L’écriture permet de laisser une trace. Elle a pour fonction de fixer l’action de son auteur dans le passé comme dans le futur. La multiplication de ces traces offre à l’historien une archive, preuve de l’existence d’un réel évanoui. Sans traces, l’histoire ne peut se construire. L’idée selon laquelle la préhistoire, du fait même de son préfixe « pré », serait une longue étape de gestation de l’humanité dépourvue d’intérêt du simple fait de son incapacité à écrire, pose questions. L’écriture serait le point fondamental du progrès dans l’échelle du temps, où l’interrogation métaphysique du passage de l’état de nature à l’état de culture de l’Homme prendrait sens. Élisée Reclus, dans son ouvrage monumental L’Homme et la Terre en 1905, rappelle qu’« on se laisse facilement aller à imaginer d’emblée une même façon de vivre à tous ces hommes primitifs, dont aucune mémoire ne nous est restée, et qui ressemblait probablement aux populations sauvages de nos jours ».
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