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Citation de Jean-Daniel


Frédéric Sallée
L’uchronie s’oppose à l’histoire

Lorsqu’en 2006, Les Bienveillantes de Jonathan Littell est auréolé du prix Goncourt, l’amalgame entre fiction et histoire semble avoir pris et trouvé une certaine légitimité conférée par le prestige des distinctions. Le livre, extrêmement bien documenté, nourri d’articles historiques de qualité sur le déplacement des Einsatzgruppen (groupes mobiles de tuerie envoyés sur le front de l’Est), reste soumis à la critique d’une partie de la communauté historienne (Florent Brayard et Édouard Husson en France, Peter Schöttler en Allemagne). Le personnage principal, Maximilian Aue, est partout, tout le temps, capable d’ubiquité dans le temps de la guerre. Finalement, la compression du temps effectuée pour des besoins scénaristiques aurait fait plus de mal que de bien à la réalité historique. Si le public adhère (700 000 ventes durant l’année de sortie), les experts dénoncent une uchronie maladroite et portent au grand jour les dangers d’une réécriture de l’histoire.
L’uchronie, selon la définition du Larousse, se reconnaît dans une « reconstruction fictive de l’Histoire, relatant les faits tels qu’ils auraient pu se produire ». Si les ouvrages d’uchronie font recettes aujourd’hui, la pratique n’est, pour autant, pas neuve. Déjà, en 1936, l’écrivain de romans policiers Régis Messac évoquait une « terre inconnue, située à côté ou en dehors du temps, découvertes par le philosophe Renouvier, et où sont relégués, comme de vieilles lunes, les événements qui auraient pu arriver, mais qui ne sont pas arrivés ».
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