Une salve de rires éclata non loin. Ils se réfugièrent dans un buisson d'acacia hérissé d'épines. Une demi-douzaine d'individus gesticulants surgirent. Quelques-uns avaient dissimulé leur visage derrière un turban ou un chèche, précaution superflue puisque cette nuit-là – ainsi que les jours suivants –, ils pouvaient massacrer, violer et piller en toute impunité. Ils poussaient devant eux un vieil homme épuisé, couvert de sang, la chemise déchirée, qu'ils battaient à coups de verge. Pourquoi les miliciens ne l'avaient-ils pas tué ? Plus tard, en y repensant, Trésor comparerait ce comportement à celui de certains félins. Comme eux, ils jouaient avec leur proie avant de lui donner le coup de grâce.