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4.17/5 (sur 613 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Cognac , 1976
Biographie :

Frédéric Soulier est né à Cognac en 1976. Tombé dans un fût d'eau-de-vie quand il était petit, il n'a depuis plus besoin de boire d'alcool pour en ressentir les effets (il continue toutefois à en boire). Lecteur compulsif, il est l'auteur de cinq romans. Un polar noir, Retour à la cité des monstres ; une satire sociale mouvementée, Epilogue ; un roman se déroulant dans un univers médiéval-fantastique, Les versets du Dernier Soupir, premier tome du cycle du Ténébriarque ; Le cri sauvage de l'âme, un pamphlet mâtiné de polar ; Des morts des vivants, un roman d'anticipation se déroulant dans un univers post-apocalyptique ; et Les régressions de Richard Bachman, roman de science-fiction initialement paru par épisodes.

Le blog de Frédéric Soulier se trouve ici : https://fredericsoulier.wixsite.com/ledegueuloir
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Citations et extraits (395) Voir plus Ajouter une citation
Une salve de rires éclata non loin. Ils se réfugièrent dans un buisson d'acacia hérissé d'épines. Une demi-douzaine d'individus gesticulants surgirent. Quelques-uns avaient dissimulé leur visage derrière un turban ou un chèche, précaution superflue puisque cette nuit-là – ainsi que les jours suivants –, ils pouvaient massacrer, violer et piller en toute impunité. Ils poussaient devant eux un vieil homme épuisé, couvert de sang, la chemise déchirée, qu'ils battaient à coups de verge. Pourquoi les miliciens ne l'avaient-ils pas tué ? Plus tard, en y repensant, Trésor comparerait ce comportement à celui de certains félins. Comme eux, ils jouaient avec leur proie avant de lui donner le coup de grâce.
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Il fut énormément déçu par la prestation de Claire. Il aimait les femmes qui prenaient des initiatives, or celle-ci se laissait retourner dans tous les sens, aussi inerte sur le plumard qu’un steak dans la poêle…
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[…] ce que l’instinct dictait aux animaux était souvent plus pertinent que ce que commandait la raison aux humains.
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Je m'attendais pas à ce qu'on me croie. Hé, personne n'a dû croire Christophe Colomb quand il est descendu de la Niña en clamant qu'il avait découvert un nouveau monde, et personne n'a cru Galilée quand il a dit que la terre tournait autour du soleil, même qu'il devait déjà sentir les flammes du bûcher lui lécher le cul ! Des preuves ? Des preuves que ça s'est bien passé, il n'y a que des photos floues sur un portable, un corps mutilé et des coulures de sang caillé sur un mur, là où cette histoire a commencé et là où elle a fini. Et je peux bien vous le raconter une quatrième et une cinquième et une sixième fois que ça changera rien, et si vous me croyez pas c'est pas mon problème, ou plutôt si, ça l'est, mais je peux rien y faire. Ça s'est passé comme ça, barre.
Bon, c'est vrai, y a peut-être quelques approximations par-ci par-là, des coquilles comme ils disent dans la littérature. Mika n'a peut-être pas traité Lotie de « foutue salope » mais de « traînée vérolée », il avait de la ressource pour ce qui était des insultes, et je me suis peut-être pas gratté les glaouis de la main droite mais de la main gauche, m'enfin vous êtes bien placé pour savoir qu'une scène de crime vue par dix témoins va être décrite de dix façons différentes, et que pas une ne sera rigoureusement la vérité. Mais dans les grandes lignes, j'insiste bien, c'est comme ça que ça s'est passé, et si vous n'avez pas l'esprit assez ouvert pour l'admettre, allez donc tirer à ma santé sur une douille pour vous l'élargir, l'esprit.

(Incipit)
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Tammy donnait justement la touche finale à sa dernière création : une sorte de gnome hydrocéphale, flanqué de cornes phalliques, en train d'uriner sur un globe terrestre. En y regardant bien, on pouvait lui trouver un air de ressemblance avec Donald Trump, dont il partageait l'improbable tignasse. On allait certainement gloser dans les alcôves sur les intentions de l'artiste... On parlerait d' « œuvre engagée à dimension politique ».
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Il était habitué à intervenir dans les nombreux trous du cul de la France partout où tout à l’égout et l’internet haut débit n’étaient pas encore arrivés.
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Cette ville, c’est une pute avec qui personne ne veut monter. Elle a un pied bot et un bec-de-lièvre. Elle roule sur la jante et elle refoule du goulot. Elle est vicelarde et dangereuse et malsaine et elle fera tout pour essayer de vous broyer mais malgré tout, moi, je ne peux m’empêcher de l’aimer. C’est ici que je suis né et c’est ici que je mourrai, et finalement les seuls moments de ma vie que je regrette, ce sont les quelques années où je lui ai été infidèle. Que j'ai passées loin d'elle.

Parce qu'il n'y a qu'ici, à Corvette, que les chiens et les hommes peuvent vivre sans collier.
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Pourtant, quand il réfléchissait à sa condition actuelle, le vieil homme était saisi du sentiment d'avoir été injustement condamné à la réclusion à perpétuité, pour une chose sur laquelle il n'avait aucune emprise. Le crime qu'il expiait ici était simplement d'être devenu vieux et improductif, aussi obsolète que le Minitel, aussi utile qu'un flacon de shampoing dans une prise d'otages. Ce que la communauté attendait des encombrants de sa génération, c'était qu'ils eussent la sagesse élémentaire de se retirer de la circulation et de se mettre sur une voie de garage, où ils ne gêneraient personne... De se ranger pudiquement et sans esclandre, si ce n’était pas trop leur demander et tant qu’ils conservaient un peu de dignité, à l’abri des regards. On épargnait le triste spectacle des vieux aux plus jeunes, comme on regroupait autrefois les ladres dans des léproseries. Ils étaient la poussière qu'on dissimulait sous le tapis, les scories et l'écume laissées sur le bord du monde par une société en ébullition permanente. Telle était la norme et, depuis toujours, Martial se pliait à ce que toutes les normes, les règles, les lois, exigeaient de lui. Martial Chaînard aurait été du genre à continuer de traverser les routes par les passages piétons après une apocalypse nucléaire. Il était comme ça. C'était quelqu'un d’accommodant, la docilité incarnée, et il avait longtemps cru qu'on l'appréciait pour cela, pour sa faculté à épouser la forme des moules, à se fondre dans le décor sans faire de vagues.
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La seule chose à savoir; c'était qu'il y avait les loups et les moutons. Si on ne voulait pas être un mouton, il fallait être un loup, même si on était né sans crocs et avec un épais lainage.

(Nouvelle : L'huissier de justice, les vautours et le cabriolet.)
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À l'arrière de la remorque du camion, un artiste en mal d'inspiration a peint une vision très personnelle de Jésus-Christ notre Sauveur. À moins qu'il ne s'agisse de Marilyn Manson, ça mériterait débat. Barbouillé de crasse, roulant des yeux révulsés d'héroïnomane, le fils unique et pourri-gâté de Dieu tape une sieste sur sa croix. Il est maigre comme un cintre, J.-C, et son abdomen glabre porte la blessure sanguinolente laissée par la lance d'un romain. Une couronne d'épines ceint son front. Des clous dans les paumes, là où des scientifiques payés à se branler le nœud ont pourtant établi qu'ils ne pouvaient pas se trouver. L’œuvre dégouline de piété. Au-dessus de la plaque d'immatriculation, un autocollant qu'on peut acheter un dollar dans n'importe quelle station essence, proclame : « Mon camion roule au gas-oil, je carbure à la foi ! »
Heureux les simples d'esprit, qui tombent en panne d'essence avant la panne de foi. Il n'y a pas si longtemps que ça, j'adorais me foutre de la hure de ces types, trop butés pour admettre que c'est l'Homme qui a créé Dieu, et pas le contraire. J'aimais les débiner publiquement, quand je le pouvais, les bondieusards, les préchi-précha, les grenouilles de bénitier, eux et leur propension à croire aveuglément les salades que d'autres cul-bénits ont écrites bien avant eux. Je m'en gaussais de tout ce folklore et de ces contes philosophiques pour enfants en bas-âge. Des fous de Dieu, prêts à se faire exploser grâce à des pains de C-4 autour de la taille, en entraînant le plus d'infidèles possible dans la mort, pour un mot, un geste, une caricature. De leur croyance infaillible dans le concept si manichéen d'enfer et paradis. Faut-il avoir la pétoche de mourir pour s'inventer un ailleurs aussi tarte.
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