Le mot ne dit pas tout... et c'est là qu'est le vide. Tu n'arriveras jamais à dire.
J'éprouve ça en regardant une feuille, un arbre... Je me dis souvent que je peux lire les descriptions les plus fortes, les textes les plus intenses jamais écrits sur un arbre, jamais ça n'atteindra le réel indicible de cet arbre.
Ça va avec l'indicible, le vide... il y a de l'indicible dans l'écriture.
Elles marchent les deux sœurs, attentives à l'amitié de l'air. Elles machent, unies dans le mouvement. Une cadence qui s'accorde comme chaque fois, et leur présence aussi. Mystérieuse harmonie entre elles et la nuit.
Ella n'a pas crié, elle n'a rien dit. Qui me croira. Il est plus fort que moi. Mais qui t'a appris petite fille que les garçons sont plus forts que toi? Qui t'a appris? Je ne sais pas! Je ne sais pas.
Juste encore un pincement, là où les côtes se rejoignent, là où ce qu'elle se cache à elle-même s'entasse comme du petit bois pour le noir insatiable d'un grand hiver.
Elle a dans son corps de la liberté, du contentement. Elle promène son silence. Elle trimbale cette chose qu'elle met difficilement en mots, que certains appellent le bonheur.