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Citation de enkidu_


On entend souvent dire qu’il faut « voir Dieu partout » ou « en toute chose » ; cela ne semble pas difficile à concevoir aux hommes qui croient en Dieu, et pourtant, il y a là bien des degrés, allant de la simple rêverie jusqu’à l’intuition intellectuelle. Comment peut-on tenter de « voir Dieu », qui est invisible et infini, dans les choses visibles et finies, sans risque de se leurrer ou de tomber dans l’erreur, ou sans donner à ce dont il s’agit un sens tellement vague que les mots en perdent toute signification ? C’est ce que nous nous proposons d’éclaircir ici, bien que cela nous oblige à revenir sur certains points que nous avons déjà traités en d’autres occasions.

Tout d’abord, il faut considérer dans les choses qui nous entourent — et aussi dans notre propre âme en tant qu’elle est un objet de notre intelligence — ce quelque chose que nous pourrions appeler le « miracle de l’existence ». L’existence, en effet, tient du miracle : c’est par elle que les choses se détachent pour ainsi dire du néant ; l’écart entre elles et le néant est infini, et vu sous cet angle, le moindre grain de poussière a quelque chose d’absolu, donc de « divin ». Dire qu’il faut voir Dieu partout, signifie avant tout qu’il faut le voir dans l’existence des êtres et des choses, y compris la nôtre.

Mais les phénomènes n’ont pas seulement l’existence, sans quoi ils ne seraient point distincts ; ils ont aussi des qualités, qui s’y superposent en quelque sorte et qui en déploient les virtualités. La qualité qui distingue une bonne chose d’une mauvaise est sur une moindre échelle, semblable à l’existence qui distingue toute chose du néant ; par conséquent, les qualités positives représentent Dieu comme le fait l’existence pure et simple. Les êtres sont attirés par les qualités, parce qu’ils sont attirés par Dieu ; toute qualité ou vertu, qu’il s’agisse de la moindre propriété physique ou de la plus profonde vertu humaine, nous transmet quelque chose de la Perfection divine qui en est la source immuable, si bien que nous ne saurions aimer, métaphysiquement parlant, pour aucun motif autre que cette Perfection.
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