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Citation de enkidu_


Après le Témoignage de Foi vient, dans l’ordre des « piliers de la religion » (arqân ed-dîn), la Prière (Çalât) : le discours humain adressé à la Divinité, lequel est de première importance puisque nous sommes des êtres doués d’intelligence, donc de parole ; ne pas parler à Dieu alors qu’on parle aux hommes, revient à nier Dieu et sa seigneurie. L’intention de primordialité, dans l’islam, se manifeste par le fait que tout musulman est son propre prêtre ; l’homme primordial, ou l’homme conforme à sa nature originelle, est prêtre par définition ; sans prêtrise, point de dignité humaine. Le sens de la prière est de reprendre conscience, toujours à nouveau, de la Réalité totale, puis de notre situation en face de cette réalité ; donc, d’affirmer les rapports nécessaires entre l’homme et Dieu. La prière s’impose, non parce que nous possédons ou ne possédons pas telle qualité spirituelle, mais parce que nous sommes des hommes.

Le Témoignage et la Prière sont inconditionnels ; l’Aumône (Zakât) est conditionnelle en ce sens qu’elle présuppose la présence d’une collectivité humaine. D’une part elle est socialement utile et même nécessaire ; d’autre part elle véhicule les vertus de détachement et de générosité, sans lesquelles nous ne sommes pas des « interlocuteurs valables » en face de Dieu.

Quant au Jeûne (Çiyâm) - pratiqué pendant le Ramadan - il s’impose parce que l’ascèse, comme le sacrifice en général, est une possibilité fondamentale du comportement humain en face de la mâyâ cosmique ; tout homme doit s’y résigner à un degré ou un autre. Tout homme en effet, qu’il le veuille ou non, fait l’expérience du plaisir, il doit donc faire également celle du renoncement puisqu’il opte pour le Ciel ; être homme, c’est être capable de se dépasser. D’un autre côté, l’islam est bien conscient des droits de la nature : tout ce qui est naturel et normal, et vécu sans avidité et sans excès, est compatible avec la vie spirituelle et peut même y assumer une fonction positive. La noblesse est ici la conscience des archétypes, et avant tout le sens du sacré ; ne peut jouir noblement que celui qui sait renoncer, et c’est là une des significations du Jeûne.
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