AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de enkidu_


Le Christianisme, comme le Bouddhisme d’ailleurs, n’envisage dans la sexualité que le côté charnel, donc « substantiel » ou « quantitatif » ; l’Islam par contre, comme le Judaïsme et les traditions hindoue et chinoise, — nous ne parlons pas de certaines voies spirituelles rejetant l’amour sexuel pour des raisons de méthode, — envisagent dans la sexualité son côté « essentiel » ou « qualitatif », nous pourrions dire « cosmique », et en fait, la sanctification de la sexualité lui confère une « qualité » qui dépasse son caractère charnel et le neutralise, ou l’abolit même dans certains cas, celui des Cassandres et Sibylles de l’antiquité ou celui du Shrî Chakra tantrique, et enfin celui des grands spirituels, dont il convient de citer ici les exemples de Salomon et de Mohammed. En d’autres termes, la sexualité peut avoir un aspect de « noblesse » comme elle peut en avoir un d’« impureté » ; il y a là un sens « vertical » comme il y en a un d’« horizontal », pour parler en symbolisme géométrique ; la chair est «impure» en elle-même, avec ou sans sexualité, et celle-ci est « noble » en elle-même, dans la chair comme en dehors de la chair ; cette «noblesse » de la sexualité dérive de son Prototype divin, car « Dieu est Amour » ; en termes islamiques, on dira que « Dieu est Unité », et que l’amour, étant un mode d’union (tawhîd), est par là une conformité à la Nature divine. L’amour peut sanctifier la chair, comme la chair peut avilir l’amour ; l’Islam insiste sur la première de ces vérités, tandis que le Christianisme insistera de préférence sur la seconde, excepté, bien entendu, dans le sacrement du mariage, dans lequel il rejoint forcément, et en quelque sorte incidemment, la perspective judéo-islamique. (p. 126)
Commenter  J’apprécie          20









{* *}