Et puis, il est venu.
Avez-vous déjà ressenti l’amorce du soulèvement, l’aurore de cette première effervescence du monde ? Cette vibration, qui n’est encore qu’une ébauche de promesse, au seuil de l’extase infinie des possibles, comme dans l’œil du cyclone initial ?
N’avez-vous jamais éprouvé dans votre poitrine la germination imperceptible de cette graine, le frémissement infime, confus, ce presque rien qui bouleverse votre espace intérieur ?
Le chaos.
L’apnée.
Ses yeux…
Jamais je n’ai pu oublier cette sensation, celle d’avoir brusquement fusionné avec quelque chose de démesuré et d’indestructible, celle d’avoir été projeté hors du temps, à un endroit où les secondes se comptent en regards et où les heures se lisent sur les lèvres.
Un coup du sort.
Le coup de foudre.