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« C’est bien lui. Je cligne des paupières à plusieurs reprises, mais malgré mes efforts pour faire disparaître cette hallucination, il est toujours là. Tout ce que je vois, c’est lui, ses tatouages et son regard assassin. Le même que je croise chaque nuit.
Sans chercher à comprendre, j’use des mêmes réflexes que d’habitude. A quel moment me suis-je endormie ? Je tourne les talons et je m’enfuis à toutes jambes. Mais comme toujours, je perds mes repères et ne sais pas où aller pour lui échapper.
Je trébuche violemment sur je ne sais quoi, me rattrape et reprends ma courses en lançant un regard vif derrière moi. Où est-il ?
La réponse à cette question s’impose quand je regarde à nouveau devant moi. Il est là, sur ma route, et je lui fonce dessus.
D’habitude, j’arrive à fuir.
D’habitude, je me réveille.
D’habitude, il ne m’attrape pas…
Ses phalanges se referment autour de mon épaule, comme un étau en acier prêt à me briser les os. Impossible de crier. La peur me bâillonne. J’ai tout juste le temps de fermer les yeux que je me retrouve plaquée contre un mur. Tout ce que j’entends, c’est le tempo effréné de mon sang qui pulse dans mon crâne. Mon cœur va exploser.
Je sens l’homme de mes cauchemars écrasé sur moi, m’empêchant toute fuite. Son souffle rapide et bouillant se répand dans mes cheveux chaque fois que son torse avance un peu plus vers le mien.
Je ferme fort les paupières, comme s’il était possible de les sceller pour ne plus jamais voir.
– Tu l’as mise quand même, grogne-t-il contre mon oreille.
Je serre les dents, impossible de me réveiller, je ne dors pas. Il est réel.
Une paume rugueuse descend le long de mon bras tandis qu’une seconde enserre toujours mon épaule avec tant de force que la douleur me paralyse et m’oblige à plier les genoux sans pour autant me laisser atteindre le sol.
Ses doigts s’emparent de ma main et passent entre les miens.
– Tu as aimé mon petit cadeau ? demande-t-il si bas que je dois me concentrer pour que sa voix ne se mêle pas aux battements de mon cœur.
Un de ses doigts passe sur la bague que je n’arrive plus à retirer tandis qu’il me tient toujours en respect contre le mur.
– Tu l’as embrassé… mais tu l’as mise quand même, me souffle le Marchand de sable.
Quoi ? De quoi parle-t-il ?
Je fronce les sourcils, puis, je ne sais où, je trouve la force de poser mon regard sur lui. Mes yeux croisent les siens une longue seconde. Cette connexion me fait oublier tout le reste : son souffle chaud qui percute ma peau, ses mains toujours sur moi, et même la peur qu’il me fait ressentir. Tout ce que je vois, c’est cette petite larme qui quitte le coin de son œil sombre. Il se détourne, et un choc m’oblige à fermer les yeux de nouveau. »
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