Londres, mai 1893
Debout devant le miroir de l’entrée, Scott Anderson achevait de se préparer. La quarantaine ne l’avait pas autant maltraité que certains de ses amis qui, une fois mariés et installés dans la vie, avaient vu leur embonpoint s’accroître au rythme de leurs richesses.
Une ou deux stries blanches dans sa fine moustache brune, quelques rides à peine visibles aux coins des yeux : il avait encore fière allure.
Scott passa la main sur son costume taillé sur mesure, attrapa son haut-de-forme et emprunta le couloir où des lampes à huile projetaient des ombres ocre sur la tapisserie, entre les estampes qu’il avait rapportées de son dernier voyage au Japon.