Le tempérament mongol s’accompagne d’un peu de laisser-aller et de lourdeur d’esprit qui s’expriment tout particulièrement dans la vie nomade. Mais ce que je découvre ici est bien pire, c’est un crime sans nom, une catastrophe sournoise. La vie semi-sédentaire a profondément altéré la nature des anciens nomades qui se vautrent aujourd’hui dans un tas de boue appelé habitude. Tout empêtrés dedans, ils ont besoin d’une main secourable pour les en tirer : le fouet sera cette main. Favorisée par les fêtes d’adieu qui se succèdent sans fin, l’indolence chronique s’est accrue. Jamais encore les gens n’ont été à ce point imbibés d’alcool. Nombre d’entre eux sont devenus des épaves, des singes avides de nourriture et de boisson