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Citation de Olaf


Je lève les yeux vers les falaises
mais nous sommes emportés par le courant
les radeaux
remuent dangereusement secoués par les remous
les rochers miroitent
sous l'arche que dessinent les flots
parois rocheuses verticales de part et d'autre.
Un faucon traverse cette étroite bande de ciel
frappée de soleil.

nous pagayons en avant, en arrière, tournons,
pris dans les tourbillons et les vagues
et les marches d'escalier des flots écumants.
Au dessus de ce tumulte
s'élève le chant du troglodyte des canyons.

en une coulée harmonieuse, portée par le vent puis
s'immobilisant.
Ecoutons-le encore, ce chant délicat à la gamme
descendante

ti ti ti ti tii tiii tiiii

qui plonge dans des lits archaïques.
Une femelle colvert, seule, remonte le courant -

Au moment de franchir le rapide des Cent Pas
Su Tung Po, pendant un instant,
eut une vision d'immobilité absolue.
"Je fixe l'eau :
elle se meurt avec une lenteur indicible."

Dôgen écrivit à minuit :
"les montagnes s'écoulent
l'eau est le palais du dragon
elle ne s'écoule pas."

Nous accostons à China Camp
au milieu de tas de pierres
empilées par des mineurs aux cheveux noirs,
nous préparons le repas dans l'obscurité
et dormons toute la nuit près de l'eau.

Ces chants qui sont présents et disparus
présents et disparus,
qui purifient nos oreilles.
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