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4.21/5 (sur 30 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : San Francisco, Californie , le 08/05/1930
Biographie :

Gary Sherman Snyder est un poète, traducteur, penseur et activiste américain né le 8 mai 1930 à San Francisco. C'est une figure importante au sein des mouvements de la Beat Generation, des hippies, de l'écologie profonde, du biorégionalisme et un acteur reconnu dans la propagation du bouddhisme zen aux États-Unis.
En 1952 il rencontre Alan Watts, Kenneth Rexroth et Allen Ginsberg et participe à la San Francisco Renaissance. En 1956, il émigre au Japon où il réside dans des temples bouddhistes de la secte Rinzai Zen et traduit des textes religieux anciens pour le compte du First Zen Institute of America. En 1967 il participe au Human Be-In de San Francisco (naissance du mouvement hippie) et fonde un ashram avec Nanao Sakaki sur l'île volcanique de Suwanose au sud du Japon. En 1969, il revient aux États-Unis et achète des terres avec Allen Ginsberg à North San Juan dans la Sierra Nevada. C'est dans cette communauté rurale qu'il bâtit sa maison Kitkitdizze et le zendo Ring of Bone. Dès lors, il développe et met en pratique ses concepts de ré-habitation du territoire et de biorégionalisme.
Il a publié plus de 25 livres entre 1959 et 2007 (poésie, essais, récits de voyage), traduits en plus de 20 langues. Il a obtenu le prix Pulitzer en 1975 pour son recueil poétique Turtle Island.
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Source : wikipedia
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Trailer pour La Pratique Sauvage, documentaire consacré à Gary Snyder, et présenté sous la forme d'une longue conversation entre le poète et son ami Jim Harrison.

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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
APRÈS LE TRAVAIL

La cabane et quelques arbres
flottent dans le brouillard mouvant
J' ouvre ta blouse
réchauffe mes mains froides
sur tes seins
tu ris et frissonnes
épluchant de l' ail près du
poêle brûlant
rentrer la hache, le râteau
le bois
nous nous appuierons sur le mur
serrés l'un contre l'autre
le ragoût mijote sur le feu
à la nuit tombante
boire du vin
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Gary Snyder
Le même lieu aura été prairie herbeuse, forêt de conifères, puis hêtres et ormes. Il aura été lit de rivière sur une partie, aura été travaillé et griffé par la glace. Et puis il sera cultivé, pavé, traité, ceinturé, calibré, construit. Mais chaque étape ne dure qu'un temps, et ne représentera en fin de compte que quelques lignes sur le grand palimpseste.
La pratique sauvage. Essais en liberté pour une nouvelle écologie.
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«  On se déplace en permanence avec la conscience
De cet autre , totalement alien, non- humain :
Bourdonnant à l’intérieur tel un tambour tendu,
En évitant soigneusement toute pensée directe
avec lui,
Attentifs à la chair et la pierre du monde réel » .
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Trois cerfs un coyote courant
dans la neige

D'abord trois cerfs bondissant
et puis coyote fonce à leur suite
la queue toute droite

Je reste figé un instant deux secondes
ahuri noir et blanc de la neige et des arbres

Coyote est de retour !
bon poil, queue touffue,
me voit : vite disparu.

Plus tard :
Je passe là où ils ont couru

pour examiner comment s'est inscrite cette nouvelle.
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Gary Snyder
Le langage fonctionne de deux façons : il nous ouvre une petite fenêtre sur l’existence d'un monde indépendant, mais (via ses structures et son vocabulaire propres) il détermine comment nous voyons ce monde. On pourrait avancer que l’action du langage sur notre réalité est restrictive, réductrice, limitante, et peut-être trompeuse. C’est bien le cas. « Le menu n’est pas le repas ». Mais plutôt que de répudier le langage et de marmonner des Vérités Indicibles, nous devons retourner au cœur du langage. Faire du langage une clairvoyance, se libérer grâce à lui et trouver en lui le prisme d’une vision du monde qui nous transcende, cela revient à extrêmement bien connaître l’esprit et le langage, et à jouer avec leurs nombreuses possibilités sans nourrir d’attachement particulier envers elles. En procédant ainsi, une langue dévoile des surprises et des aspects qui nous émerveillent. La créativité n’est pas une chose externe que le poète apporte au langage, mais elle est la fonction d’une lecture double ; un motif caché ou inaperçu dans la fabrique du monde est mis au grand jour depuis les profondeurs du langage.

Language goes two ways: it enables us to have a small window onto an independently existing world, but it also shapes — via its very structures and vocabularies — how we see that world. It may be argued that what language does to our seeing of reality is restrictive, narrowing, limiting, and possibly misleading. This is so. “The menu is not the meal.” But rather than dismiss language and to vaguely speak of Unsayable Truths, we must turn right back into language. The way to see with language, to be free with it and to find it a vehicle of self-transcending insight, is to know mind and language both extremely well, and to play with their many possibilities without any special attachment. In doing this, a language yields up surprises and angles that amaze us. Creativity is not something from outside that a poet brings to language, but is a function of a double sort of reading — a hidden or unnoticed pattern in the world is brought forth from deeps of language.
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Sans domicile
Pour les bouddhistes, le terme "sans domicile" désigne un moine ou un prêtre (en japonais, shukke : littéralement "hors de la maison"). Le terme se réfère à quelqu'un qui a, dit-on, laissé derrière lui sa vie de chef de famille, les tentations et obligations du monde profane. Une autre expression, "quitter le monde", signifie se détacher des imperfections liées au comportement humain et plus particulièrement accentuées par la vie urbaine. Cela ne signifie pas que l'on prenne ses distances vis-à-vis du monde naturel. Cela a conduit certains à vivre en ermites de montagnes ou dans des communautés religieuses. On a posé la "maison" contre les "montagnes" ou la "pureté". En développant une plus large perspective du monde des sans domicile, le poète du Ve siècle Zhiang-yan dit qu'un bon ermite devrait "prendre les cieux pourpres pour cabane, la mer qui l'entoure pour point d'eau, tonnant de rire dans sa nudité, marchant en chantant, cheveux au vent". Le poète du début de la période Tang, Han-shan, est considéré comme le véritable modèle du reclus ; sa maison spacieuse touche l'extrémité de l'univers.

Depuis que j'habite à Han-shan,
Combien de dizaines de milliers d'années ont passé ?
Suivant mon cours, retiré dans la forêt près d'une source,
Je déambule, me repose et contemple à ma guise
La falaise est froide, les hommes ne viennent pas
Les nuages blancs sans cesse s'amoncellent
Les herbes tendres pour couverture,
Joyeux, la tête sur une pierre,
Je laisse ciel et terre poursuivre leur changement.

"Sans domicile" finit dans ce cas par signifier "chez soi dans l'univers tout entier". De la même manière, les plus indépendants d'entre nous qui n'ont pas perdu le sens de la totalité du lieu sont capables de percevoir leur foyer, les montagnes et les bois de la région comme appartenant à la même sphère.

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Le problème qui se pose lorsqu'on parle de DDT, c'est qu'il ne s'agit pas uniquement d'un dispositif pratique, mais quasiment d'une religion. Quelque chose dans la culture occidentale fait qu'elle ressent le besoin d'éliminer toutes les petites bestioles et qu'elle est répugnée par les champignons vénéneux et les serpents. Ceci trahit une peur des zones sauvages du moi profond, et la réponse est : Détends-toi. Détends-toi face aux insectes, aux serpents et même aux rêves étranges. D'ailleurs, nous devrions partager nos récoltes avec un pourcentage d'insectes de manière à "payer notre part". Thoreau dit : "Comment notre moisson pourrait-elle échouer ? Ne dois-je pas me réjouir aussi devant l'abondance des herbes sauvages dont les grains sont le grenier des oiseaux ? Il n'importe guère, après tout, que les champs remplissent la grange du fermier. Le bon cultivateur cessera donc de s'inquiéter, de même que les écureuils ne montrent pas de crainte que les bois leur donnent ou non des châtaignes cette année, et il terminera chaque jour son labeur, renonçant à réclamer le produit de ses champs, et sacrifiant dans son esprit, non seulement ses premiers fruits, mais aussi ses derniers." Dans le domaine des idées, de l'expérience intérieure, de la conscience, comme dans le domaine extérieur de l'interconnexion, il y a une différence entre les cycles équilibrées et la surabondance qui ne peut être contenue. Lorsque l'équilibre est bon, l'esprit recycle tout, des illuminations les plus hautes jusqu'à l'avidité ou cette colère boueuse et aveuglante qui parfois s'empare de nous tous - la "transmutation" alchimique.
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Je lève les yeux vers les falaises
mais nous sommes emportés par le courant
les radeaux
remuent dangereusement secoués par les remous
les rochers miroitent
sous l'arche que dessinent les flots
parois rocheuses verticales de part et d'autre.
Un faucon traverse cette étroite bande de ciel
frappée de soleil.

nous pagayons en avant, en arrière, tournons,
pris dans les tourbillons et les vagues
et les marches d'escalier des flots écumants.
Au dessus de ce tumulte
s'élève le chant du troglodyte des canyons.

en une coulée harmonieuse, portée par le vent puis
s'immobilisant.
Ecoutons-le encore, ce chant délicat à la gamme
descendante

ti ti ti ti tii tiii tiiii

qui plonge dans des lits archaïques.
Une femelle colvert, seule, remonte le courant -

Au moment de franchir le rapide des Cent Pas
Su Tung Po, pendant un instant,
eut une vision d'immobilité absolue.
"Je fixe l'eau :
elle se meurt avec une lenteur indicible."

Dôgen écrivit à minuit :
"les montagnes s'écoulent
l'eau est le palais du dragon
elle ne s'écoule pas."

Nous accostons à China Camp
au milieu de tas de pierres
empilées par des mineurs aux cheveux noirs,
nous préparons le repas dans l'obscurité
et dormons toute la nuit près de l'eau.

Ces chants qui sont présents et disparus
présents et disparus,
qui purifient nos oreilles.
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15 /B
  
  
  
  
Shiva à la fin du kalpa :
Roche-graisse, colline-chair, réduits en air.
Des hommes en embauchent d’autres pour couper les bois
Tuer les serpents, construire des villes, asphalter les champs,
Ils croient en dieu, mais ne peuvent
Croire en leurs propres sens
Encore moins Gautama. Qu’il en soit ainsi.

Le pin dort, le cèdre fendu se redresse
Les fleurs font craquer le bitume.
      Pa-ta Shan-jen
(Un peintre qui a vu la chute de la dynastie Ming)
      Vivait dans un arbre :
« Le pinceau
Peut peindre les montagnes et les ruisseaux
Bien que le territoire soit perdu. »


/ traduction de l’anglais (Etats-Unis) par Marie-Christine Masset
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Sachons jouir de notre condition humaine, riche d'étincelles spirituelles et de jouissance sexuelle, mais aussi occupée par l'ambition sociale et les coups de colères stériles, tout en ne nous considérant ni plus ni moins comme un parmi tous les membres de la Grande Diversité. Sachons nous accepter tous égaux et habitants de la même terre. Abandonnons tout espoir d'éternité et arrêtons de lutter contre la saleté qu'elle qu'elle soit. On peut chasser les moustiques, se protéger de la vermine sans pour cela éprouver de la haine. N'attendons rien, soyons alertes et autonomes, attentifs et reconnaissants, généreux et directs. Calme et clarté sont au rendez-vous quand nous nous lavons les mains salies par le travail et que nous jetons un coup d'oeil furtif vers les nuages qui traversent le ciel. S'asseoir pour prendre un café avec un ami, voilà une autre joie toute simple. L'espace sauvage nous demande d'apprendre à connaître le terrain, de saluer plantes, animaux terrestres et oiseaux du ciel, de franchir crêtes et rivières, pour ensuite raconter une bonne histoire de retour à la maison.
Alors, quand les enfants sont bien au chaud dans leurs lits, lors d'une de ces grandes fêtes comme Halloween, le Nouvel An, ou le Quatre Juillet, invoquons quelques esprits, mettons la musique, et ceux et celles qui sont toujours de ce monde se laisseront aller en se libérant totalement. Voici la portée ultime du mot "sauvage" dans son sens ésotérique le plus profond et le plus angoissant. Ceux qui sont prêts pour l'aventure y parviendront. Mais surtout, s'il vous plaît, ne le répétez à personne!
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