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Citation de enkidu_


Le résume de tout ceci, c’est que la « grande paix » et la stabilité parfaite des temps paradisiaques sont peu à peu altérées, pendant l’Age d’Argent, par la démesure des hommes l’instabilité (relative) des sociétés et le déséquilibre de la nature, cependant que la dureté des temps, ainsi que la perte de la simplicité primitive, provoquent l’apparition des différents arts, d’autant que la tendance dominante des humains n’est plus « Sattwa », c’est-à-dire l’aspiration vers la Vérité ; mais « Rajas » la Passion, ou tendance expansive, « horizontale » qui s’exprime notamment par le truchement des arts. Et il se trouve qu’ici la préhistoire vient confirmer de façon remarquable les données traditionnelles précédentes.

C’est du début de l’Age d’Argent, en effet, que datent les premiers outils particulièrement soignés (racloirs et pointes moustériens), tandis que la sculpture et le dessin apparaissent, sur notre sol, pendant l’Aurignacien, soit vers la fin de l’Age d’Argent (dessins d’animaux de la Ferrasie et de la grotte de Pair non Pair, statuettes de Grimaldi, etc.) – avec cette remarque que, selon la chronologie d’Osborn, l’Age d’Argent (de 37000 à 17500 env. av. J.-C.- coïnciderait avec l’ensemble des trois époques moustérienne, aurignacienne et solutréenne. Quant à l’apparition de l’instabilité, nous en retrouvons la trace, non seulement dans l’évolution progressive de la technique, très visible si l’on compare le moustérien ancien au solutréen, mais aussi dans la discontinuité constatée dans la succession des différentes races préhistoriques, ce qui présuppose des migrations de grande ampleur. Une dernière remarque enfin, qui vient confirmer cette affirmation d’Hésiode relative à la brièveté (relative) de la vie pendant l’Age d’Argent (tandis que pendant l’âge d’or il n’y avait pas de morts prématurées) : à la Ferrasie, dans un gisement moustérien, le comte Begouen ayant fouillé en présence de sept autres préhistoriens se trouva « en présence de deux squelettes d’enfants ». Et ce qui est fort intéressant ici, c’est que les squelettes étaient placés dans « des fosses artificiellement creusées », ce qui établissait l’existence de rites funéraires, donc d’un culte, et par voie de conséquence, la probabilité de l’existence d’une caste sacerdotale (ce qui confirmerait la tradition hindoue sur ce point particulier). (pp. 180-181)
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