Geert de Kockere

"Tête-à-tête" est un album de Geert de Kockere qui contient 15 histoires sur la vie. Chaque histoire est un dialogue entre deux animaux. L'éléphant et l'escargot parlent de la mort, le hérisson et l'écureuil de l'amitié, d'autres du temps qui passe ou des apparences, etc. Ce sont de vraies réflexions philosophiques mises à portée d'enfants.



Si cet album est très bien illustré - sobrement mais joliment -, il est surtout très bien écrit. C'est intelligent et fait avec goût. Et puis Mr Kockere a beaucoup d'humour. On prend vraiment plaisir à lire son livre.

C'est encore un livre très fort que nous propose les éditions du Rouergue dans sa collection "Varia+"destinée aux adolescents. J'avais beaucoup aimé des mêmes auteurs et illustrateurs, Frisson de Fille, alors il fallait que j'ouvre celui là au plus vite. C'est chose faite!





Et bien c'est une histoire terrible, en image tout du moins, et qui met notre esprit en ébullition et retourne notre émoi.

La narration est centrée et construite autour d'un tableau d'Edgard Tytgat : "Prologue d'un amour brisé",et sa reproduction envahit la quatrième de couverture.

Ce tableau est toujours resté une énigme, avec son titre étonnant par rapport à l'image qu'il propose.

Qu'à cela ne tienne ! Voilà un exercice palpitant pour les auteurs de cet album qui se sont essayés au décryptage, en nous racontant une histoire.

Leur Prélude à un amour brisé nous offre une lecture intelligente et émouvante du tableau qui n'en garde pas moins jalousement ses clés

Un homme et une femme se rencontrent, et laissent l'amour pousser en eux, tout simplement et tout naturellement...

Et puis peu à peu, ils pensent à l'amour chacun de leur côté et ils en rêvent différemment. L'homme pense aux baisers, au banc, aux fleurs et aux oiseaux, la femme est envahie par des images d'intérieur, de murs, de carrelage, d'escalier, ... Devant les avances et l'amour transi et envahissant de l'homme, la femme prend peur et/ou conscience de ce qu'elle ne veut pas

Elle ne veut pas de vie à deux, pas de "à la vie à la mort", pas de toujours. Ils n'ont pas la même vision d'un amour partagé. La rupture est proche.

C'est un album énigmatique, pour une proposition de lecture d'un tableau qui l'est tout autant.



Il parle des zones d'ombres de l'amour entre un homme et une femme. Les images sont violentes et comme cauchemardées, le texte est plus doux et limpide et de ce fait nous apaise un peu.



J'admire le travail réalisé par l'auteur et par l'illustrateur. Ils se sont attaqués à un exercice difficile avec courage et audace, mais bizarrement, ce livre m'a moins emportée que le précédent.

L'apparition du jaune dans les illustrations m'a peut-être gênée. L'ouvrage précédent se limitait au bleu au rouge et au noir et je trouve que cela sied mieux aux traits incisifs d'Isabelle De Kockere. Quatre couleurs permettent moins de force et de recherche. Ou bien est-ce le format, plus petit, qui donne moins d'espace à ces images fortes qui en ont tant besoin?

Bref, c'est un livre à découvrir, à réfléchir, il serait dommage de passer à côté, mais j'ai largement préféré frisson de fille...

http://sylvie-lectures.blogspot.com/2008/03/prlude-un-amour-bris-geert-de-kockere.html

Voilà un très bel album qui nous parle avec tendresse, poésie et vérité du lien amoureux. Je dis qui nous parle, parce que même si j'ai posté ce titre sous la rubrique "albums jeunesse", c'est en fait un album pour ados, et pour adultes. Les éditions du Rouergue ont inauguré avec ce livre la collection doAdo image.

Il n'est pas si fréquent de rencontrer des albums pour ados ou pour adultes, pas plus d'être confrontés à un livre sur l'amour et le plaisir des corps s'adressant à la jeunesse.

C'est une belle originalité et une initiative périlleuse mais réussie.

L'intime de la relation amoureuse, le langage de l'amour et des corps qui s'aiment, se cherchent, se découvrent et aiment à se retrouver nous sont ici comme un peu révélés par le prisme poétique de Geert de Kockere, et les images insolites, légères et pleines d' humour pimpant de Sabien Clément. Avec douceur, sourire et bienveillance, ces deux auteurs (ils ont écrit et dessiné cet album ensemble) nous chatouillent le cœur en nous disant le plaisir et l'émotion des corps qui se conjuguent en amour.

http://sylvie-lectures.blogspot.com/2008/03/amourons-nous-geert-de-kockere.html

La grande dame et le petit garçon fait partie de ces albums qu’on ne peut oublier. D’abord par ce texte bouleversant qui met en scène la peur des enfants. Celle qu’on leur a inculquée au jour le jour en ajoutant à une liste déjà longue des endroits, des gens, des comportements dont ils doivent se méfier. Celle qui vient des contes de fées. On n’a qu’à penser au loup, figure dominante, ou à la sorcière, tout aussi présente sinon davantage.



Comment le petit garçon créé par Geert De Kockere ne pourrait-il pas avoir peur quand il aperçoit cette géante? Comment ne pas imaginer le sort qu’elle réserve aux enfants avec son grand parapluie pour les happer au vol? Comment pourrait-il en être autrement alors que des sons lugubres sortent de chez elle?



Mais la grande dame n’est pas si méchante que ça. Elle est juste un peu seule. Et cela, nous l’apprendrons en même temps que ce garçon fasciné par elle autant qu’apeuré puisqu’ils s’apprivoiseront au fil des pages.



Voilà là un bel album qui défait les préjugés et les idées préconçues. Un album, de plus, magnifiquement illustré par Kaatje Vermeire. Un album que je recommande avec enthousiasme.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..

J'avais pensé au départ que cet album s'adressait aux jeunes lecteurs mais dès que j'ai découvert les illustrations j'ai pensé qu'il fallait un public un peu plus averti tout de même...

Ce beau livre mêle textes poétiques et images stylisées pour évoquer l'amour, les amours, les façons d'aimer, les amoureux et les amants.

Le petit garçon remarque une dame imposante et cette dame l'intrigue. Avec son ombrelle et ses amples robes elle ne passe pas inaperçue. Est-ce qu'elle pourrait être une ogresse ? Une dévoreuse d'enfants ? Le petit commence à s'imaginer bien des choses effrayantes à son sujet jusqu'au jour où la dame s'intéresse à lui. Alors il va surmonter ses peurs enfantines et découvrir une amitié inattendue.

L'histoire est très belle puisqu'elle raconte tout le mystère qui peut entourer de vieilles dames seules, et ce mystère est percé. On nous montre que ce sont juste des femmes comme les autres, qui s'occupent comme elles le peuvent. Une histoire d'amitié intergénérationnelle pleine de complicité.

Je suis moins fan des illustrations que j'ai trouvé trop sombres et trop tristes.

Dans cet ouvrage, exit Le lièvre et la tortue, La grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf, Le renard et la cigogne,... de Jean de La Fontaine.



Bonjour L'éléphant et l'escargot, Le lièvre et la vache, La cigogne et la tortue... de Geert De Kockere.



Dans ces quinze tête-à-tête, les animaux dialoguent de questions existentielles : la mort, la vie, la beauté, l'amitié, l'amour, l'intelligence, le savoir, l'entraide, la différence...



Ici, si le texte est plus simple, la morale est plus implicite et, pour certains dialogues, le (jeune) lecteur devra peut-être s'y reprendre à deux fois pour saisir la portée philosophique du texte.



Ces joutes verbales bien que profondes sur le fond sont légères et pleines d'humour sur la forme.



Trois parmi mes préférées :



- Le papillon et le rhinocéros où il est question de reconnaissance du travail fourni. Le papillon trouve son poème beau mais il le serait davantage si le rhinocéros le trouvait beau lui aussi !

Une fable qui nous va comme un gant à nous qui partageons nos avis de lecture !

- Le hérisson et l'écureuil où comment savoir si on est vraiment amis. La réponse, simple et évidente : quand l'endroit où l'on est ensemble est le plus bel endroit de la terre !

- Le moustique et l'araignée qui après avoir dressé la liste de leurs différences se rendent compte, qu'ensemble, ils sont les plus forts du monde !



Quant aux illustrations de Klaas Verplancke, je les ai trouvées très réussies et en adéquation avec le texte. Ainsi, la poule bernée par le ver de terre parait bien écervelée ; le pingouin et l'ours polaire, bien complices malgré leurs gouts différents ; le rhinocéros d'une gentilesse à faire fondre le petit papillon poète, etc. Les couleurs sont vives et les animaux-personnages sont assis sur ce qui pourrait être un morceau de tapisserie... Certains ont une attitude quasi humaine : le pingouin et l'ours se tiennent bras dessus, bras dessous ; l'écureuil et le hérisson se tournent ostensiblement le dos ; le coq se gratte le menton en signe de réflexion intense, le rat et la grenouille méditent comme deux penseurs de Rodin, le cheval aspire l'eau de la mare du poisson à l'aide d'une paille, ...



Bref, un album agréable à lire, relire... et méditer...
Lien : http://lacoupeetleslevres.bl..

Quinze conversations entre animaux sur tout un tas de questions simples et de sujets complexes. Le livre est bien fait, laisse le lecteur conclure par lui-même, ce qui est indispensable sur ces sujets pour lesquels personne ne détient la vérité mais où chacun peut avoir sa vérité. J’ai tout de même été un peu déroutée parfois par la façon d’aborder les questions, de biais, d’une manière qui ne met pas, à mon avis, les vrais enjeux sur la table. Un bon point de départ pour des réflexions, peut-être, mais certainement pas suffisant pour amener en douceur les élèves de primaire à la philosophie. Belle tentative, pas tout à fait réussie à mon humble avis, mais qui a l’immense mérite d’exister dans un genre encore trop peu développé.

Une grande dame habite dans la même ville que celle du petit garçon, il passe devant chez elle.C'est une géante, une ogresse c'est sûr! Elle a toujours un énorme sac avec elle dans lequel peut être captif un enfant, une robe très longue capable de cachés deux enfants. C'est sûr c'est une ogresse et puis un bruit monstrueux s’échappe quelques fois par sa fenêtre ouverte.

Il y a quelque chose en elle de pas normal. Le petit garçon se sent attiré: c'est sûr, c'est une ruse. Mais quand elle finit par lui parler, sa voix est douce et elle lui offre une carte à jouer avec un chat dessus.

Quelle est donc cette ogresse et pourquoi ne revient-elle plus au marché?



L'album décline un thème de conte, l'ogresse. La vieille dame est grande et solitaire. Ses gestes sont mystérieux. Elle amplifie certaines peurs du garçon, comme celle de traverser la ville ou de rencontrer des adultes seul.

C'est aussi une certaine forme de partage et d'échange intergénérationnel qui s'offre là.

Les illustrations de Kaatje VERMEIRE offrent un plus avec un côté désuet et presque poussiéreux. Ses devantures de maisons, les habits faits de tissus rigides, les empreintes de cordelettes ou les ombres des oiseaux sont tous dans des teintes grises, noires, terres. Le garçon a seul un tee-shirt rouge, comme les cœurs sur la carte de jeu.
Lien : http://1pageluechaquesoir.bl..

Willy a plein de défauts physiques, et pourtant tout le monde l'adore, c'est le roi partout où il va ! Alors, si toi aussi tu as un petit détail qui te dérange, pas grave, ça n'empêche pas d'être génial !

Super album pour dédramatiser les petits défauts physiques : merci Willy !

Un album d'une telle beauté et d'une telle force est assez rare... ! un énorme coup de cœur qui me suit depuis longtemps déjà.