Beaucoup se sentent fragiles ou craignent de l'avouer, ou de se l'avouer. En ont honte. Oser parler de sa fragilité, oser la montrer, oser la reconnaître comme faisant partie de soi est une démarche difficile.
Accepter sa fragilité, c'est montrer ses sentiments, c'est accepter de vivre ses émotions, ses doutes, ses questionnements. L'assumer, en prendre connaissance, permets de nous armer pour vivre. Nous enrichir de ce qui nous rend sensibles (mais aussi lucides) permet de nous rendre forts. Assumer sa fragilité, c'est s'interroger sur le sens de sa vie, sur le temps et la communication avec tout ce qui nous entoure.
Dans le milieu du travail, en général, les manifestations d'émotion, de timidité, de malaise engendrent de la méfiance. Cacher ces mouvements de l'âme pour ne pas déplaire conduit à présenter à l'extérieur une sorte de masque : préparer son personnage social, son apparence, pour être certain que rien de vrai ne transparaîtra. La peur de dévoiler des éléments authentiques de soi, y compris à des proches, signifie à quel point l'image de soi, le reflet que nous renvoie le regard de l'autre sont importants. Cette peur amène à se barricader, s'enfermer dans des attitudes rigides et à se culpabiliser de ressentir une émotion "non-conforme" à cette image.
La conscience d'être mortel suffirait déjà à nous rendre angoissés. Mais ce n'est pas tout : savoir que notre vie ne tient qu'à un fil, que tout peut arriver à tout moment, que nous n'échapperons pas aux affres de l'âge, que notre corps risque les accidents, les maladies; savoir que les êtres aimés sont soumis aux mêmes vulnérabilités... Tout ce qui touche à la vie même, et donc à la mort, ne peut qu'être source d'angoisse. Angoisse de la solitude à vivre face à tout cela, angoisse de l'abandon, angoisse de la perte : par essence, toutes les étapes de notre vie nous portent vers la confrontation à la vulnérabilité de notre condition humaine.
Nous ne sommes pas entièrement seuls aux manettes de notre vie! Le conscient n'est pas maître à bord et la volonté ne peut pas tout, contrairement à une idée reçue. Il est préférable de savoir que des forces nous dépassent et ne pas avoir peur de s'en approcher. Pour s'épanouir, l'individu peut apprendre à reconnaître ces forces qui le dominent dans la plupart de ses actes. Les connaître pour les intégrer et les transformer en un moteur afin d'acquérir une autonomie de vie psychique et une ouverture à l'autre.
L'inconscient est appelé le "ça", notion conçue par Freud (...)
Les blessures sont toujours des meurtrissures de la relation : manque d'amour, solitude affective, manque de reconnaissance, décalage, perte de confiance en l'autre ou dans les autres, etc.
La sensibilité, loin de nous affaiblir, nous anoblit. Elle est le langage de notre humanité profonde, inquiète et soucieuse de sens, de valeurs.
Mais on sait, dans son intime, combien on n'est pas soi-même face aux autres.
Pour faire de votre fragilité une force, apprenez d'abord à mieux vous connaître. Développez votre goût pour l'introspection.
Etre humain, c'est se rendre compte de sa souffrance, celle d'aujourd'hui, celle de l'enfance. Ne pas la fuir, ni la laisser nous réduire. Accepter cette solitude intérieure, commune à tous et pourtant si peu dicible.