Je découvre la vraie solitude et j'y prends goût. On dirait qu'en venant vivre ici, j'ai laissé derrière moi une histoire parallèle qui se forme et se déforme d'elle-même. Je ne suis plus là pour y participer, ni pour me défendre. Avant j'étais souvent agressive, plus souvent méchante, plus amère. C'est parce que je ne suis pas vraiment comme tout le monde. Tête d'oeuf dit qu'il faut en être fière.
Je me demande s'il est possible de se transmettre la même tristesse d'une génération à l'autre. Si mes déprimes pourraient naître d'émotions accumulées par moi, mais aussi par mes parents, mes ancêtres même. Ou si ces moments difficile sont provoqués simplement par ce qui me tombe dessus.
Je déteste quand ma mère me dit que les gars que je fréquente sont beaux, ça me gêne. Je n'aime pas non plus quand elle me dit qu'ils sentent mauvais ou qu'ils ont des boutons, c'est embarrassant. Je ne veux pas savoir ce qu'amère pense des garçons que j'aime.
On est chanceux d'avoir
Un endroit où se réfugier
Quand on a trente-cinq ans
Un bébé
Et qu'on a peur la nuit.
Je suis comme une petite bouteille trop remuée. (...) et à la maison je suis de plus en plus aggravée.
J'ai dix huit ans
J'ai toutes mes dents
Je peux faire ce que je veux