Jusqu'à mes vingt ans, mes poèmes n'ont eu que trois lecteurs.
Le premier lecteur, c'était moi.
Je lisais très attentivement les poèmes écrits par moi, puis j'adressais une lettre d'admiration à leur auteur.
[...]
Le deuxième lecteur était ma mère.
Chaque fois que j'écrivais un poème, je le lui postais, et en retour elle m'envoyait en recommandé une enveloppe avec des espèces.
Ma mère interprétait mes poèmes comme des demandes d'argent.