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Citation de enkidu_


La démonstration proposée par Hayek consiste à dire que la racine du totalitarisme se trouverait dans un rejet du libéralisme. La critique de l’individualisme, le triomphe d’une éthique collectiviste, l’ambition de substituer au jeu du marché libre et décentralisé l’autorité d’une instance qui contrôlerait la production et la répartition des richesses, tous ces éléments constitueraient le point de départ ou, mieux, la base doctrinale du communisme et du national-socialisme. Ainsi, lorsque ces dogmes commencent à se diffuser dans une nation, lorsque les États se les approprient, lorsque les intellectuels se mettent à les adopter et à les légitimer, alors le totalitarisme n’est pas loin, et le pays, lentement mais sûrement, et bien souvent à son insu, s’engage sur la route de la servitude.

Au fond, le coup de force de Hayek, et plus généralement de tout le courant néolibéral, a été, par l’intermédiaire de telles analyses, d’installer l’idée, extrêmement forte et perturbante, selon laquelle il existerait entre le communisme et le nazisme, mais également entre le communisme et le keynésianisme, quelque chose comme un air de famille, une communauté de pensée, pour ne pas dire une relation de nécessité. Le régime communiste, le régime nazi et les régimes qui promeuvent les réglementations sociales et l’État-providence participeraient d’un même système, d’un même invariant politico-économique. Tous partiraient d’un même refus du libéralisme, de l’individualisme, du marché libre et décentralisé, etc., et, logiquement articulée à celui-ci, d’une même volonté d’utiliser la coercition pour atteindre des objectifs prédéfinis en matière de production ou de distribution. Par conséquent, contrairement à ce que l’on s’imagine spontanément, le totalitarisme n’est pas derrière nous. Les totalitaires sont parmi nous : ce sont ceux qui mettent en place un système de planification ou qui justifient la sécurité sociale, qui prônent un contrôle de l’économie par l’État, qui plaident pour une régulation du marché, pour plus d’impôts, etc. (introduction)
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