Si un mouvement politique se construit en utilisant des mots comme « féministe » ou « victime » qui excluent certaines femmes qui se définissent comme féministes et certaines victimes, alors il fait un usage impropre, voire violent, de ces catégories. Et si nous ratifions cette appellation, si nous désignions certains groupes ou certaines positions comme « féministes » , nous nous trouvons pris dans un piège puisque, si nous mettons en question certaines de leurs analyses ou revendications, nous pourrions apparaitre comme « antiféministes », ce qui suggérerait implicitement que nous serions contre le droit des femmes ou pour la perpétuation de la domination masculine et sexuelle, alors que nous donnons la voix à une autre manière, tout aussi féministe, de lutter contre ces réalités.