Il passa le restant de l’après-midi à errer dans les salles de détente du refuge, puis il se promena dans les rues alentours, observant les visages avec l’espoir d’y déceler un signe de reconnaissance. Mais sur cette multitude de visages, vieux et jeunes, hommes et femmes, noirs, blancs, latinos, il ne voyait que le désespoir, la solitude et l’échec. Parfois, il ne voyait rien du tout, un vide étrange et inquiétant dans les yeux de ces hommes et de ces femmes affalés dans l’ombre des entrées d’immeubles, ou qui avançaient sur le trottoir en traînant les pieds, tels des zombis. Des dizaines d’ivrognes étaient étalés sur le bitume, certains vomissaient dans le caniveau. La rue de Bowery semblait bordées d’épaves humaines, […]