A propos du livre Bone...
Mais dans ce pays, quand vous perdez, vous perdez pour de bon. On vous donne juste de quoi survivre, et en échange, on vous vole votre amour-propre. Cette société ne vous laisse pas mourir, elle vous en donne envie.
Veil roula sur son flanc gauche et plongea sous la surface. Une main tenta de lui empoigner la cheville, le rata, se referma sur son poignet gauche et tira violemment. On l'avait juste assez gazé pour en faire une proie facile.
La véritable panique, je le découvris, avait une teinte argentée, le désespoir était marron; telles étaient les couleurs des taches qui tournoyaient devant mes yeux, tandis que je retenais ma respiration.
Cette femme avec sa beauté très particulière possédait une forte emprise sur son âme. C'était sa voix qui avait tracé ce chemin sonore qu'il avait suivi pour émerger de l'oubli ; c'était sa ténacité et sa compassion, en fin de compte, qui lui avaient sans doute sauvé la vie.
- Vous avez un cerveau de géant dans un corps de nain. Dommage.
C'était un sentiment irréel et effrayant de contempler, au coin d'une rue de New-York battue par le vent et la neige, la une d'un journal annonçant la mort d'un homme, survenue dans une autre ville, à deux cent kilomètres de là, en se sachant responsable.
Il faisait penser à un type hypertendu prêt à exploser au moindre tour de vis émotionnel.
Si la gentillesse était radioactive, Garth brillerait dans le noir.

- Vous ne pouvez pas imaginer l’état de certaines personnes que nos patrouilles des rues…
- Les patrouilles des rues ?
- C’est ainsi que nous appelons les équipes mobiles qui travaillent pour la HRA, la Human Resources Administration, un organisme municipal. Les individus qu’ils nous ramènent souffrent très souvent de maladies telles que la tuberculose ou la gale, ils ont des engelures, j’en ai même vus atteints de la peste ou du choléra. On doit presque tous les épouiller avant de les installer dans un lit. En hiver et au début du printemps, pas un jour ou presque ne se passe sans que nous devions amputer un clochard à cause de la gangrène consécutive aux engelures, et il n’est pas rare que nous soyons obligés de couper les doigts ou les orteils d’une personne que nous avons déjà soignée. Bref, par rapport à tous les sans-abri que nous accueillons ici, vous constituez une exception frappante.
- Comment la municipalité peut-elle tolérer ça ?
- Tolérer quoi ?
- Que des gens sans foyers meurent de la tuberculose et des autres maladies que vous avez mentionnées. Comment peut-on laisser des gens mourir de froid en hiver ?
Je suis trop vieux pour me soucier de mon physique, et avec une cicatrice sur le front, j'ai plus de chances d'impressionner mes ennemis.