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Citation de IzaBzh


Le loisir s'en est allé ; il s'en est allé où sont partis les rouets et les chevaux de bât, les lents chariots et les colporteurs qui venaient commercer à votre porter par les après-midi ensoleillés. D'astucieux philosophes vous expliquent peut-être que le grand avantage de la machine à vapeur est de procurer du loisir à l'humanité. Ne les croyez pas. Elle ne fait que créer un vide dans lequel se précipite la pensée insatiable. Même l'oisiveté se montre insatiable aujourd'hui. Elle a soif d'amusements, de trains d'excursion, de musées d'art, de littérature périodique, de romans captivants et même de théories scientifiques, et de rapides observations au microscope. Le vieux Loisir était un personnage bien différent. Il ne lisait qu'un seul journal vierge de tout éditorial et n'était pas encore victime de ce retour régulier de fortes impressions qu'on appelle l'heure de la poste. C'était un monsieur contemplatif, plutôt corpulent, à la digestion excellente. Avec ses perceptions calmes, peu incommodé par les hypothèses, il se satisfaisait de son inaptitude à connaître les causes de toutes choses et préférait connaitre les choses elles-mêmes. Il vivait surtout à la campagne, dans de plaisantes et vastes demeures, aimait à flâner le long du mur où les arbres fruitiers poussaient en espaliers, à humer le parfum des abricots tiédis par le soleil du matin ou à s'abriter sous les ramures du verger à midi quand les poires de la Saint-Jean tombaient.
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