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4/5 (sur 1 notes)

Né(e) à : Bristol, Connecticut , 1934
Mort(e) à : Palo Alto, California, , 2008
Biographie :


George M. Fredrickson (16 juillet 1934 - 25 février 2008) était un auteur, activiste, historien et professeur américain. Il a été professeur émérite d'histoire à l'Université de Stanford jusqu'à sa retraite en 2002 et a continué à publier.
Il était également codirecteur du Research Institute for the Comparative Study of Race and Ethnicity. Il est l'auteur de cinq essais, antérieurs à celui-ci, sur l'histoire des théories raciales.

L'une de ses œuvres les plus connues reste White Supremacy: A Comparative Study of American and South African History , qui a fait de lui le finaliste du prix Pulitzer pour l'histoire .

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Extrait de l'introduction :

Le mot «racisme» est souvent utilisé de façon intuitive et assez vague pour désigner les préjugés hostiles à l'encontre d'un groupe humain et les comportements qui en découlent. Il arrive parfois que cette antipathie s'exprime, en paroles et en actes, avec un acharnement et une sauvagerie que ne peut expliquer à lui seul le sentiment d'appartenir à un groupe supérieur, ce travers humain apparemment quasi universel. Pour justifier la destruction des Juifs d'Europe, Hitler invoquait des théories racistes, tout comme les États du sud des États-Unis invoquaient la suprématie de la race blanche pour justifier les lois Jim Crow destinées à maintenir la séparation et l'inégalité entre Blancs et Noirs.
L'histoire du racisme a atteint une phase paroxystique au XXe siècle avec l'ascension et la chute de ce que j'appellerai les «régimes ouvertement racistes». Dans le sud des États-Unis, l'adoption de lois ségrégationnistes et de mesures restrictives rendant impossible l'exercice du droit de vote a réduit les Noirs à une caste inférieure, malgré les amendements à la Constitution qui avaient fait d'eux des citoyens égaux en droit. Présentant les Noirs comme des animaux lubriques avides de femmes blanches, la propagande raciste, dans ses formes les plus extrêmes, est venue légitimer la pratique du lynchage.
Réservées aux Noirs accusés d'avoir transgressé la «barrière de couleur» (color line), ces exécutions extrajudiciaires sont devenues de plus en plus brutales et sadiques; au début du XXe siècle, les victimes étaient souvent torturées à mort et pas simplement tuées. L'un des traits caractéristiques de ce régime raciste était sa hantise de la contamination sexuelle à travers le viol ou le mariage mixte, d'où sa détermination à empêcher les unions entre Blancs et tous ceux ayant une ascendance africaine connue ou discernable.
Cette obsession de la «pureté de la race» se retrouve dans la persécution des Juifs érigée en politique officielle par les nazis au cours des années 1930. Soutenues par une propagande dénonçant le danger que représentait le Juif pour la femme allemande et la pureté de la race aryenne, les lois de Nuremberg de 1935 interdisaient les mariages et les relations sexuelles entre Juifs et non-Juifs. Bien entendu, l'Allemagne nazie a poussé beaucoup plus loin l'idéologie raciste que le Sud des États-Unis à l'époque des lois Jim Crow. Des hordes de lyncheurs ont, pour l'exemple, pendu ou brûlé des Noirs jusqu'à ce que mort s'ensuive, afin que nul ne transgresse la barrière de couleur, mais elles n'ont pas, comme les nazis, tenté d'exterminer tout un peuple au nom d'une idéologie raciste.
Hitler, a-t-on dit, a donné mauvaise presse au racisme. L'horreur et la réprobation unanime suscitées par les crimes nazis, ainsi que les travaux des chercheurs démontrant l'inanité de la génétique des races (de l'eugénisme), ont discrédité le racisme scientifique si respectable et si influent aux États-Unis et en Europe avant la Seconde Guerre mondiale. Cependant, le racisme déclaré a égale­ment subi des attaques dévastatrices de la part des jeunes nations issues de la décolonisation en Asie et en Afrique et de leurs représentants aux Nations unies. Le mouvement pour les droits civils et politiques qui, dans les années 1960 aux États-Unis, a réussi à bannir la ségrégation raciale institutionnalisée a profité de la répulsion provoquée par le génocide juif, perçu comme l'aboutissement logique du racisme. Toutefois, il a aussi trouvé un soutien déterminant dans l'idée de plus en plus répandue selon laquelle la discrimination des Noirs portait atteinte à l'intérêt national des États-Unis. En effet, les lois ségrégationnistes et l'idéologie sur lesquelles elles reposaient ternissaient l'image de l'Amérique et risquaient d'avoir de graves conséquences stratégiques dans la lutte qui l'opposait à l'Union soviétique pour gagner «les coeurs et les esprits» des peuples indépendants d'Afrique et d'Asie.
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Ce qu'on appelle « le nouveau racisme » aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en France est une façon de concevoir la différence qui réifie et essentialise non pas le patrimoine génétique, mais la culture, autrement dit qui fait jouer à la culture le rôle de la race. L'arrivée en Angleterre et en France d'un grand nombre d'immigrés des anciennes colonies a favorisé le recours à la « culture » pour les distinguer des Britanniques ou des Français « de souche ».... La culture et même la religion peuvent être essentialisées au point de se transformer en équivalents fonctionnels du racisme biologique, ainsi qu'on a pu l'observer récemment dans la perception des Noirs aux États-Unis et en Grande-Bretagne, et celles des musulmans dans divers pays à majorité chrétienne.
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Le fait que le racisme scientifique prédarwinien se soit davantage épanoui en France et aux États-Unis qu’en Angleterre tient peut-être en partie, aussi paradoxal que cela puisse paraître, à leur héritage révolutionnaire d’États-nations fondés sur l’égalité des droits de tous les citoyens. Face à des normes égalitaires, il fallait trouver de bonnes raisons pour exclure. […] Le seul principe d’exclusion que les tenants de l’égalité civique pouvaient admettre sans difficulté était l’inaptitude biologique à une citoyenneté pleine et entière. Les mêmes arguments qui servaient à refuser aux femmes, aux enfants et aux malades mentaux le droit de vote et l’égalité devant la loi pouvaient être appliqués aux groupes raciaux que la science jugeait incapable d’assumer les droits et les devoirs de la citoyenneté démocratique. En France, le problème restait théorique car il n’y avait pas de minorités raciales importantes. Mais aux États-Unis, une véritable « démocratie de la race des seigneurs » vit le jour.
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