MOLIÈRE.
Ta muse, avec docilité,
Dit plaisamment, la vérité ;
Chacun profite à ton école.
Tout en est beau, tout en est bon ;
Et ta plus burlesque parole
Est souvent un docte sermon.
Laisse gronder les envieux ;
Ils ont beau crier en tous lieux
Qu’en vain tu charmes le vulgaire,
Que tes vers n’ont rien de plaisant ;
Si tu savais un peu moins plaire,
Tu ne leur déplairais pas tant.
Merci, Boileau ! Tu crois qu’il faut me consoler des injures des bigots ! tu crois que ma souffrance provient de leurs injures et de leurs persécutions ! Chapelle le croit aussi !… Mes amis, vous vous trompez tous ! Si je n’avais point d’autres maux à combattre, ma force y suffirait de reste. Hélas ! mes douleurs les plus âpres ne sont point celles du poëte et du comédien, mais bien celles de l’homme, et mon cœur saigne par tant de blessures, que je ne
sens plus celles que l’on veut faire à mon amour-propre !